Le 31 décembre 2020 marque la fin des mesures d’accompagnement (indemnité forfaitaire et report des échéances crédits et leasing) accordées au secteur du tourisme et de l’évènementiel. Le CVE se réunira incessamment pour discuter la possibilité de prolonger lesdites mesures.
Il est vrai que le lancement de la campagne de vaccination contre la Covid-19 apporte l’espoir d’un retour à une vie normale. Levée des restrictions, ouverture des frontières, relance économique, reprise des secteurs toujours en arrêt d’activité…, autant d’attentes pour retrouver le rythme avant Covid. Toutefois, tant que la campagne n’a pas encore démarré, la reprise se fera attendre notamment pour bon nombre de secteurs économiques qui n’ont toujours pas repris normalement leur activité.
Référence faite aux secteurs du tourisme, du transport, de l’événementiel, des services (salles de sport, bains, esthétique…)…
Il faudra aussi rajouter 12 semaines (période de vaccination) soit 3 mois à partir de la date du lancement de la campagne avant qu’une reprise effective et totale de toutes les activités puisse se dessiner.
Mais ce qui inquiète le plus ces secteurs, toujours impactés par la crise en ce début de 2021, c’est la fin des mesures d’accompagnement prévues par le CVE.
Rappelons que le CVE avait scellé deux contrats-programmes de relance : un avec le secteur du tourisme et l’autre avec l’événementiel, qui prévoient, entre autres, des mesures d’accompagnement notamment le versement de l’indemnité forfaitaire de 2.000 DH pour les employés de ces secteurs ainsi que le report des remboursements des échéances des crédits bancaires, des échéances du leasing jusqu’au 31 décembre 2020.
Sauf que ces secteurs sont toujours contraints sous l’effet de la pandémie de garder les rideaux baissés par décisions gouvernementales. Le sort de milliers de personnes et des centaines d’entreprises n’est donc toujours pas scellé. Encore moins l’avenir des mesures d’accompagnement.
Et pour cause, lesdites mesures ont pris fin le 31 décembre date d’échéance du plan d’accompagnement mis en place par l’exécutif pour amorcer le choc économique de la crise sanitaire.
D’où la question : y aura-t-il reconduction ou pas desdites mesures ?
Le gouvernement ne s’est toujours pas prononcé à ce sujet. Nous avons appris de source sûre que le Comité de veille économique (CVE), disparu des radars depuis un moment, va tenir prochainement une réunion pour étudier la possibilité de reconduire certaines mesures notamment le moratoire pour le remboursement des échéances des crédits bancaires et pour le remboursement des échéances du leasing. Notre source affirme qu’une prolongation de 3 mois (du 1/1/2021 au 31/3/2021) supplémentaire serait envisageable au moins pour le secteur du touristique.
Rappelons que le gouvernement avait adopté deux moratoires (avril- juin et juillet-décembre) pour soulager bon nombre d’opérateurs qui sont dans l’incapacité d’honorer leur engagement financier.
Sauf que cette incapacité risque de durer beaucoup plus que prévu. Ce qui pousse aujourd’hui les opérateurs à tirer la sonnette d’alarme. Plusieurs réunions ont été tenues ces derniers jours entre les tutelles, les organismes de crédits et les opérateurs.
La dernière en date celle tenue par visioconférence le 28 décembre qui a réuni le Secrétaire générale du ministère de Tourisme, Mohamed Msellek, le Directeur général du GPBM, El Hadi Chaibainou, le directeur de la Réglementation, du Développement et de la Qualité, Département du Tourisme, Mehdi Taleb, le chef de service Encadrement de l’activité touristique, Département du Tourisme, Mohammed Frej et le secrétaire général de la Fédération nationale du transport touristique (FNTT), Othman Cherif Alami ainsi que des représentants de certaines banques marocaines.
Parmi les opérateurs du secteur touristique les plus touchés par les mesures de restriction celui du transport touristique. Sa Fédération (FNTT) demande un report de 6 mois minimum voire d’une année des échéances le temps de reprendre l’activité et de faire tourner les machines. Elle appelle également les banques et les sociétés de crédit à reporter les crédits (consommation et immobilier) de leurs employés qui sont toujours en arrêt forcé de travail. Concernant la première doléance, le GBPM aurait proposé un report des échéances au 31/3/2021 alors que pour les employés du secteur, il lance la balle au CVE qui devra trancher sur la question.
Cela dit, si les reports sont accordés, le secteur bancaire devra faire plus d’efforts pour traiter les demandes de report dans les temps. Les opérateurs du secteur ont soulevé au GPBM le retard de validation des dossiers qui leur porte préjudice. Et pour cause, plusieurs entreprises du secteur ont déposé des demandes de report qui ne sont toujours pas validées. Conséquence, les pénalités de retard s’accumulent et les opérateurs voient leurs comptes débités.