Plusieurs artistes, entrepreneurs, et membres de coopératives migrants et réfugiés au Maroc ont présenté lundi 16 septembre leurs entreprises et projets à Rabat lors d’une journée d’échange et de partage organisée par l’Union européenne au Maroc en partenariat avec le ministère délégué auprès du Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale chargé des marocains résidant à l’étranger et des affaires de la migration, dans le cadre de l’appui de l’Union européenne aux politiques migratoires au Maroc. Cette journée, qui a eu lieu au centre culturel de l’Agdal, se voulait une plateforme pour valoriser le travail des migrants et réfugiés, dont les projets ont été créés avec le soutien de l’Union européenne. Les partenaires représentant le ministère délégué, le Haut-Commissariat aux réfugiés, l’UNICEF et des ONG marocaines et européenne ont également pris part à cette journée.
Des histoires d’intégration réussie de migrants, et réfugiés – enfants et adultes ont été mises en avant tout au long de cette journée. Une foire, tenue par des entrepreneurs et membres de coopératives, a inauguré la journée où services et produits ont été présentés et ainsi donné l’opportunité de mettre en avant le savoir-faire de ces autoentrepreneurs. Des capsules vidéo de témoignage de personnes racontant leur parcours migratoire et d’intégration ont été diffusées. Des représentations artistiques d’adultes et d’enfants ont permis de découvrir de vrais talents.
La journée a été marquée par la signature de nouvelles conventions de financements au profit de migrants pour la création de start-ups dans plusieurs villes au Maroc, cofinancées par l’Union européenne et mises en œuvre par l’ONG Soleterre. A cette occasion, Mme Claudia WIEDEY, ambassadeur de l’Union européenne au Maroc a déclaré « Nous avons choisi de placer l’intégration des personnes migrantes et refugiées dans leur pays d’accueil au cœur de cette journée pour marquer l’engagement de l’Union européenne auprès du royaume dans l’intégration socio-économique des migrants, un des piliers de la Stratégie nationale d’immigration et d’asile (SNIA). La présence aujourd’hui d’auto-entrepreneurs et artistes migrants et refugiés ainsi que leurs différents témoignages nous montrent que l’intégration n’est pas un vain mot. »
Le Maroc et l’Union européenne se sont engagés depuis 2013 à travers « le partenariat pour la mobilité » avec de nombreux programmes et projets. Ce partenariat s’est vu renforcer par la signature, en 2017, d’un nouvel engagement pour le « Renforcement des Politiques Migratoires du Maroc » et afin d’améliorer la gouvernance de la migration au Maroc. Parmi les axes de ce programme se trouve la promotion de l’intégration des migrants au Maroc » dont le but est d’appuyer la stratégie nationale d’immigration et d’asile et la mise en œuvre de politiques publiques d’accueil et d’intégration. Dans ce cadre, le HCR, l’UNICEF et l’ONG Soleterre ont également obtenu un soutien financier de l’Union européenne pour respectivement mettre en œuvre :
– Un projet d’appui à la création et au développement de projets d’entreprenariat et de coopératives au Maroc à travers lequel des réfugiés sont reçoivent un accompagnement financier et en expertise pour des projets de vie;
– La promotion des droits des enfants migrants accompagnés ou non accompagnés au Maroc à travers le projet Hijra wa Himaya ;
– Un dispositif de soutien financier pour la création de start-up appelé Work4Integration dans les régions de Rabat-Salé-Kénitra et Tanger-Tétouan-Al Hoceima, dont l’objectif est la promotion de l’esprit entrepreneurial des migrants régularisés à travers la diffusion de la culture d’entreprise et la création des microentreprises.
Au 1er août 2018, le nombre de réfugiés et de personnes ayant besoin de protection internationale au Maroc s’élève à 5069. Près de 60% d’entre eux sont âgés entre 18 et 59 ans et font partie de la tranche de la population active. Le nombre des réfugiés au Maroc a augmenté de 300% depuis 2015, voyant le nombre de villes les accueillant augmenter. Le Maroc devient un pays d’asile pour ces réfugiés, un vrai pays d’accueil où ils peuvent vivre et travailler, avant de pouvoir revenir un jour dans leur pays d’origine. La durée moyenne de résidence sur le territoire marocain des réfugiés augmente et par conséquent, l’accès au secteur de l’emploi ou l’auto-emploi devient essentiel pour qu’ils puissent subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles.