Pour mener à bon escient sa stratégie à l’horizon 2022, la CDG a opéré des mues importantes notamment la mise en place d’une branche d’investissement, baptisée CDG Invest. Les détails avec son Directeur Général, Abdellatif Zaghnoun.
Dans un contexte trop contraignant où il est question de revoir le modèle de développement économique, avec une contribution tout azimuts des forces vives de la nation, on ne peut que s’arrêter sur la stratégie de la Caisse de Dépôt et de Gestion… et comment se décline-t-elle pour accompagner le Royaume dans ce chantier d’envergure.
Un chantier dont l’ultime objectif est certes d’améliorer le taux de croissance économique mais tout en veillant à assurer l’égalité entre les différents pans de la société. A ce titre, force est de constater que malgré les efforts déployés, le taux de croissance économique reste, pour moult raisons, en deçà de celui d’un pays aspirant à intégrer le cercle des économies émergentes.
A l’occasion de la seconde édition de la 2ème Université d’été de la CGEM, A. Zaghnoun, Directeur général de la CDG a tenu à rappeler dans un premier temps la mission de laquelle s’est investie foncièrement la grande institution publique en tant que collecteur de fonds, responsable de leur sécurisation, de leur rémunération mais tout en canalisant une partie de ces fonds pour financer les grands projets structurants de notre pays. C’est tout l’enjeu du nouveau modèle économique qui devrait reposer sur l’inclusion sociale et la performance des investissements.
« Pour réussir son émergence et améliorer son taux de croissance, comme il le souhaite, le Maroc doit opérer des transitions profondes », insiste A. Zaghnoun, consciencieux des défis à relever.
Les enjeux économiques majeurs…
Le numéro 1 de la CDG cite 4 enjeux économiques majeurs que le pays devra remporter pour réussir son challenge notamment de développement économique.
Le premier concerne la transition territoriale essentiellement par la réussite de la mise en œuvre de la régionalisation avancée.
La transition industrielle par la mise en oeuvre de la transformation structurelle du tissu industriel.
La transition numérique digitale pour réussir la mutation écologique et le développement durable pour tout ce qui concerne les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique.
Face à ces enjeux économiques, la CDG a mis en place une nouvelle stratégie à l’horizon 2022 en adoptant des choix stratégiques en phase avec lesdits enjeux. Le responsable corrobore ses propos par des exemples édifiants.
Il donne l’exemple de la régionalisation avancée où la CDG est en train de préparer une offre globale au profit des régions. Il s’agit d’une offre qui va comprendre toutes les expertises et les expériences accumulées par le groupe durant ces dernières années en matière d’études, d’ingénierie financière, de financement des PME-PMI (Finéa), d’aménagement (À travers la filiale MedZ)…
En matière d’industrialisation, il est impératif pour le Maroc de renouveler son tissu productif, s’orienter vers des métiers mondiaux, orientés export et créateurs de valeur ajoutée, comme ce qui est en train de se réaliser aujourd’hui.
Pour mener à bon escient cette stratégie, la CDG a opéré des mues importantes notamment la mise en place d’une branche d’investissement, baptisée CDG Invest ayant pour rôle d’investir dans l’équité, dans des entreprises faisant partie des écosystèmes opérant dans les métiers mondiaux.
Pour y parvenir, 4 initiatives ont été prises par le bras financier de l’Etat, qu’est la CDG :
Création d’un fonds de 1,5 Md de DH destiné à investir dans l’écosystème autour des métiers mondiaux pour favoriser l’intégration. Le leitmotiv est de favoriser l’intégration et surtout améliorer le capital marocain dans ces métiers mondiaux au risque de se retrouver avec un tissu productif autour de deux pôles : des entreprises étrangères performantes exportatrices et celles nationales moins performantes orientées vers le marché intérieur.
Création d’un fonds de 1 Md de DH au profit des PME-PME dont l’objectif est de prendre des participations en fonds propres dans le capital de ces entreprises, surtout celles offrant des potentialités et méritant d’être accompagnées pour les mettre sur la voie de la performance et de l’excellence.
La troisième initiative est en faveur des jeunes en accompagnant les Start-up. A partir du mois de mai 2020, la CDG va lancer un programme pour accompagner les jeunes de bout en bout.
Le numéro 1 de la CDG tient à expliquer que l’accompagnement des PME-TPE, des Start-up ou des jeunes ne se limite pas uniquement au financement, mais il s’agit d’un processus qui s’étale de l’injection de l’argent jusqu’à ce que l’entreprise vole de ses propres ailes.
En ce qui concerne les Start-Up, la CDG a désigné un prestataire de renommée internationale pour l’accompagner dans ce processus. A noter qu’en réponse à son appel à manifestation, la CDG a reçu 1.000 projets. Le processus de sélection est lancé et 20 projets seront identifiés et lancés dans les semaines à venir pour créer un modèle qui peut servir de référence. Outre le financement, la formation n’est pas en reste dans la mesure où ces jeunes pourront bénéficier de quelques modules dans l’académie de l’Institution.
Le quatrième point est le mode de financement ou le co-financement que la CDG opère depuis plusieurs années à travers les filiales CIH ou Finéa. La semaine dernière, il a été signé une convention entre Finéa et CIH d’un montant de 500 MDH pour financer les entreprises.
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