Par Imane Bouhrara |
Le nouveau modèle de développement NMD cristallise l’opinion publique depuis la présentation du rapport de la CSMD au Roi Mohammed VI ce 25 mai. Le Pacte national pour le développement en devenir pour enclencher cette dynamique de changement suscite plusieurs interrogations quant à son caractère consensuel, sa constitutionnalité, son effectivité, sa force exécutoire, son financement estimé à 4% du PIB… Pour plus de compréhension, Mohammed Benmoussa, économiste et membre de la CSMD a été l’invité de l’émission Hiwar.
Depuis la fin des travaux de la Commission spéciale sur le modèle de développement en décembre 2020, tout le monde était à l’expectative pour découvrir le résultat des travaux d’une année des 35 membres la composant, à l’issue de rencontre, audition, séance d’écoute, contributions… des différentes composantes de la société marocaine. Même des experts internationaux ont livré leur expérience dans la dynamique de benchmark avec d’autres pays aux expériences de développement réussies.
Depuis le 25 mai dernier, date de la présentation du rapport de la CSMD au Roi Mohammed VI, le nouveau modèle de développement est sur toutes les lèvres suscitant un véritable débat de société sur ses recommandations.
Le rapport qui établit d’abord un diagnostic de l’existant se projette à l’horizon 2035 en proposant une série de recommandations de sorte à, d’abord, palier la déperdition des politiques publiques et assurer une cohérence et une homogénéisation de l’action de l’Etat, et d’assurer une adhésion de tous les acteurs de la société y compris les citoyens pour s’inscrire dans une nouvelle dynamique de changement du pays et de la transformation de son économie de manière efficiente.
Mais le format nouveau de la démarche, puisque la CSMD et ses membres assurent que ce rapport et le pacte national de développement est en rupture avec les différentes stratégies, visions, ou programmes de par le passé, suscite diverses interrogations notamment sur les mécanismes de mises en œuvre, particulièrement le plan national pour le développement en devenir, sa consistance, sa constitutionnalité et interaction avec les autres pouvoirs exécutif et législatif, sa force obligatoire et surtout comment financer tout ça.
En effet, le rapport très étoffé, fixe des objectifs très ambitieux à l’horizon 2035 qu’il est légitime de se demander s’ils sont réalistes et réalisables et la place du plan national pour le développement dans le jeu démocratique.
Sur d’autres aspects, notamment la lutte contre la corruption, l’économie de rente et le mariage politique et argent, il y a également lieu de se demander si ce rapport réussira là où d’autres initiatives ont buté. Son caractère consensuel fera-t-il adhérer toute la société dans cette transformation ?
Quelles sont les principales ruptures que proposent la CSMD pour pallier les limites des choix économiques du Maroc, pour moraliser la vie politique et pour renouer avec la confiance du Marocain… mais surtout comment concrétiser tout ça ? Quelles conditions de réussite de ce nouveau référentiel, là où d’autres initiatives ont échoué ?
Autant de questions que nous avons posées à Mohammed Benmoussa, économiste, universitaire et membre de la CSMD, invité de l’émission Hiwar.