Dans son rapport du 27 avril, Moody’s a décidé de réviser de stables à négatives les perspectives du système bancaire au Maroc, en Afrique du Sud et au Nigéria à l’aune de l’actualité marquée par la crise sanitaire et la chute drastique des cours de pétrole.
Pour le cas du Maroc, la pandémie pèsera sur la croissance économique et aggravera l’effet des faibles précipitations qui grèvent le secteur agricole. L’impact sera compensé par la baisse des importations d’énergie, étant donné que le Maroc est un importateur de pétrole.
Il ressort également du rapport que la réponse rapide et globale du gouvernement à la pandémie soutiendra la reprise économique au lendemain de la crise. Toutefois, en fonction de la durée de la crise, les risques de la baisse, pesant sur nos prévisions actuelles de croissance du PIB, augmentent. Elles reflètent à la fois le choc de la pandémie Covid-19 et les conditions climatiques marquées par un déficit pluviométrique.
L’exposition croissante des banques au pays d’Afrique subsaharienne qui représentent un profil de risque plus élevé que le Maroc, présente également des risques. Le crédit d’Afrique subsaharienne représentait 17,5% des prêts des trois banques marocaines notées exerçant des activités panafricaines à fin 2019.
Le financement restera solide et stable et la liquidité restera élevée. La taille du secteur bancaire est relativement élevée, le total des actifs représentant environ 35% du PIB nominal à fin 2019.
Les mesures annoncées par la banque centrale marocaine offriront également aux banques un accès plus facile au financement afin de répondre aux sollicitations des emprunteurs.
La capacité budgétaire du gouvernement à soutenir les grandes banques est quelque peu limitée, comme l’indique sa cote de crédit Ba1. Ajoutons à cela que le Maroc a une dette publique centrale relativement élevée mais abordable, soit 66% du PIB à fin 2019.