Comme pour tout démarrage, les ajustements s’avèrent nécessaires, notamment la Mourabaha automobile dont certains dossiers sont en cours de discussion entre BAM et le ministère des transports, que dire d’un secteur naissant qu’est la finance participative dont l’écosystème est en cours de mise en place. Lentement mais surement, les acteurs, surtout du secteur bancaire alternatif qui ont ouvert le bal, commencent à voir le bout du tunnel. Comme signalé par Mohamed Maarouf, le Directeur général de BTI Bank à l’occasion de L’IFN Forum Morocco 2018, organisé le 17 avril à Casablanca, les banques existent et à part entière et elles sont compétitives. Aussi, il y a bien un marché et une appétence pour les produits participatifs. Aujourd’hui, les professionnels se frottent les mains. En cause, l’Etat devrait faire au mois de juillet prochain sa première sortie de Sukuks sur le marché de la dette, suite à l’approbation récente par le Conseil de gouvernement du projet de décrets relatifs à l’application de la loi sur la titrisation des actifs.
Cela permettra aux banques de disposer d’un marché pour le placement et le refinancement qui se pose avec acuité, les banques participatives étant sur le point d’épuiser leurs réserves financières. Nous sommes tentés de dire que le puzzle sera bientôt au complet.
1,1 milliard de DH de crédit octroyés
A l’occasion du Conseil de la Banque centrale tenu le mardi 19 juin, le gouverneur Abdellatif Jouahri a annoncé que l’encours des crédits participatifs, Mourabaha immobilière et auto, est de 1,1 Md de DH à fin mai 2018. A l’heure actuelle, 71 agences constituent le réseau de distribution bancaire participatif. Il signale par contre que certaines banques n’ont pas encore envoyé leur rapport de conformité. « L’urgence est d’actionner le refinancement car les banques participatives sont en passe d’épuiser leurs réserves », avise A. Jouahri. C’est le verre à moitié vide.
Une chose est sûre : en dépit des propos rassurants de part et d’autre, une vraie industrie financière participative n’a pas encore réellement démarré. Outre l’assurance Takaful, condition sine qua none pour le fonctionnement du marché conformément aux préceptes de la Charia, les produits disponibles sont très limités. A ce sujet, le gouverneur rassure : « Pour le Takaful, il est en phase de mise au point notamment la modification de certaines dispositions du code des assurances. Le Conseil supérieur des oulémas travaille même le weekend ». Il souligne dans ce sens que le CSO travaille sans relâche pour permettre la mise en place de tout l’écosystème de la finance participative, dans les meilleurs délais possibles.