Le modèle de développement du pays ayant atteint ses limites, il était question de le repenser en plaçant l’élément humain au cœur de la nouvelle stratégie.
C’était l’essence du discours royal du 13 octobre 2017 prononcé à l’ouverture de la première session de la 2ème année législative de la 10ème législature.
Depuis rien de concret n’a été fait dans ce sens.
Le Discours royal prononcé le 13 octobre à l’occasion de l’ouverture de la première session de la 2èmeannée législative de la 10èmelégislature avait rappelé que tout développement devrait participer au bien-être des citoyens, plus particulièrement les plus défavorisés.
Ce discours a fait date puisqu’il souligne noir sur blanc que le modèle économique actuel a vraiment atteint ses limites et insiste sur l’urgence de repenser un modèle qui répond réellement aux besoins et aspirations des Marocaines et des Marocains.
Dans ce sens le discours royal distingue deux volets majeurs pour étayer son propos. Le premier concerne les difficultés qui empêchent l’évolution du modèle de développement du Maroc. Le deuxième est relatif aux dysfonctionnements qui sévissent à tous les paliers de l’administration et au niveau des conseils élus et des collectivités territoriales.
L’Exécutif et le Parlement aux abonnés absents ?
Depuis octobre dernier donc, le nouveau modèle de développement était sur toutes les langues d’autant plus que le Roi avait appelé à faire une réflexion critique par les responsables politiques pour la mise en place d’une corrélation effective entre la responsabilité et la reddition des comptes ainsi qu’une recherche active des réponses et des solutions appropriées aux problèmes urgents et aux questions pressantes des citoyens. Mais concrètement, il ne se dégage actuellement aucun chef de file pour mener cette réflexion encore moins une méthodologie de travail.
Pourtant, le Souverain avait ordonné aux pouvoirs exécutif, législatif et aussi aux institutions publiques de préparer une nouvelle vision de développement efficace et applicable, tout en leur livrant les premiers ingrédients.
Selon les experts de la question, les pistes de démarrage partent d’une approche participative intégrant toutes les parties prenantes, les mécanismes efficaces de développement local, la cohérence entre politiques publiques et attentes des citoyens. Et ce à travers l’accélération du processus de déconcentration et de décentralisation (transferts des compétences et des moyens aux régions) ainsi que de l’innovation et des initiatives palpables pour l’intégration et l’insertion des jeunes dans la vie active.
La construction d’une stratégie du développement national doit découler d’une démarche compréhensive et transparente ouverte aux personnes qui ont les qualités requises et la légitimité nécessaire pour le faire.
In fine, faut-il également rappeler, comme l’explique le Professeur Noureddine El Aoufi, une stratégie de développement national souhaitable ne peut être, au plan doctrinal, que de nature agnostique, c’est-à-dire sans obédience théorique exclusive, car il s’agit de répondre aux objectifs stratégiques de développement du pays et aux besoins essentiels de la population.