Le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) a publié ce jeudi 8 septembre son rapport sur l’évolution de l’indice de développement humain (IDH). Les nouvelles ne sont pas bonnes : plus de 90 % des pays dans le monde ont connu un recul du développement (espérance de vie, éducation, revenus…).
Presque tous les pays du monde subissent une baisse de cet indicateur qui associe la santé, l’éducation et le niveau de vie d’une nation.
Le déclin concerne presque tous les pays du monde. L’indice de développement humain (IDH), que le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) utilise depuis trente-deux ans pour mesurer la santé, l’éducation et le niveau de vie d’une nation, a, en 2021, diminué pour la deuxième année d’affilée, selon le rapport annuel de l’organisation publié jeudi 8 septembre. C’est la première fois qu’une baisse est enregistrée deux années de suite.
L’IDH rejoint désormais son niveau de 2016 (0,732 sur 1). Fait particulièrement inquiétant pour l’organisation, cette baisse concerne 90 % des pays du monde sur les deux dernières années, quand d’habitude seuls quelques pays observent une diminution. « Cela n’est jamais arrivé auparavant, même lors de la crise financière de 2008 », souligne Achim Steiner, administrateur du PNUD.
Ce déclin sans précédent est dû à la conjonction de la récession économique subie par de nombreux pays et de la chute importante de l’espérance de vie à la naissance, qui est passée à l’échelle mondiale de 72,8 ans en 2019 à 71,4 ans en 2021, en raison de la crise due au Covid-19, selon les données du PNUD. « Alors que l’économie de certains pays a rebondi en 2021, l’espérance de vie a continué à chuter », explique Pedro Conceiçao, le directeur du rapport. Exemple emblématique, les Etats-Unis ont perdu 2,7 ans d’espérance de vie en seulement deux ans de crise sanitaire. Un cas inédit dans les pays très développés.
En cause, évidemment, depuis deux ans, la crise mondiale liée au Covid-19, mais aussi les tensions mondiales qui se sont multipliées, et qui ont accentué et bouleversé des équilibres fragiles dans de nombreux pays.
Certes, le Covid-19 a montré la capacité des gouvernements, institutions et chercheurs à réagir rapidement face à une pandémie, en particulier en mettant au point des vaccins efficaces en seulement un an. « Mais les différences d’accès aux vaccins ont montré à quel point notre monde est devenu inégal et comment l’accès à quelque chose qui peut sauver la vie est conditionné à qui a le plus gros carnet de chèques », insiste Achim Steiner.
Si l’économie de certains pays a pu rebondir, d’autres peinent à se remettre sur pied, creusant d’autant plus les inégalités déjà existantes, en lien notamment avec le réchauffement climatique.