Parmi les sujets qui suscitent l’intérêt de la population ceux liés à la pénurie de médicaments. La santé de milliers de Marocains dépend de certains médicaments qui sont parfois en rupture de stock.
Certains parlent d’une pénurie notamment des médicaments pour le traitement des maladies chroniques notamment du cancer qui menacerait la santé de malades. Contacté par nos soins, le Pr Jamal Taoufik, Directeur du médicament et de la pharmacie (DMP) au sein du ministère de la Santé nous a affirmé qu’il n’y a pas de raison de s’alarmer.
« La pénurie des médicaments est un phénomène mondial qui ne touche pas uniquement le Maroc. Les ruptures de stock sont de plus en plus fréquentes pour plusieurs raisons, notamment l’évolution de l’industrie pharmaceutique au niveau mondial. Rappelons que pour des raisons d’efficacité et de rationalisation, plusieurs pays, qui traditionnellement fabriquaient leurs médicaments, ne le font plus. La fabrication des médicaments est concentrée dans 3 usines au niveau mondial notamment en Chine et en Inde ce qui augmente le niveau de risque de pénurie », explique-t-il.
La France par exemple est à 500 à 600 médicaments en rupture de stock. Qu’en est-il du Maroc ?
Pr Jamal Taoufik nous a rassuré en affirmant qu’au niveau national, nous sommes à moins de 5% de pénurie des produits qui sont sur le marché national. « Il ne s’agit pas de rupture de stock définitive mais de rupture temporaire. Sur les 7.000 produits enregistrés au Maroc, il peut y avoir des ruptures de médicaments vitaux. Toutefois, dans ce cas nous sommes avisés à l’avance. A noter que dans l’écrasante majorité des cas, il y a des alternatives thérapeutiques (génériques). Dans le cas contraire, nous trouvons les solutions nécessaires », a-t-il précisé.
A en croire le Directeur de la DMP, la situation n’est pas alarmante comme le prétendent certains.
Autre contrainte, ce qui parfois risque d’aggraver la pénurie, c’est bien le comportement des malades qui en cas de suspicion d’une éventuelle rupture, vont s’approvisionner massivement pour constituer leur propre stock. Le cas du Lévothyrox qui, après une pénurie de quelques semaines et malgré l’approvisionnement du marché avec plus de 3 mois de stock, est introuvable sur le marché.