Les analystes rappellent qu’en l’absence de catalyseurs forts, la relance économique peine à se matérialiser. En ce qui concerne le marché, ils escomptent une année de reprise modérée en 2019.
CFG Bank a publié sa note annuelle sur les perspectives macro et marché pour l’exercice 2019. Les auteurs de la note ont tenu à rappeler qu’après une année 2017 où l’économie nationale a enregistré une croissance du PIB de 4,1% grâce à une bonne campagne agricole, en 2018, le rythme de croissance du PIB a été plus modéré soit 3% tiré essentiellement par les activités non-agricoles.
Plus optimistes que le Haut Commissariat au Plan, les analystes de CFG Bank annoncent que 2019 devrait s’inscrire dans la continuité de l’année écoulée, avec un niveau de croissance du PIB de 3,1%. « Cette croissance démontre une certaine résilience de l’économie nationale et témoigne de la réussite du virage entamé depuis quelques années pour faire entrer le Maroc dans de nouveaux métiers (automobile, agroalimentaire, aéronautique…) et lui permettre de baisser graduellement sa dépendance au triptyque pluie/tourisme/MRE », annoncent les analystes de CFG Bank.
Ils restent pour autant convaincus que ladite diversification n’est pas à elle seule suffisante pour franchir un nouveau palier de croissance. Elle devrait être accompagnée à la fois d’un contexte plus favorable en Europe et d’une politique budgétaire expansionniste. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : le déficit budgétaire devrait s’établir à 3,3% en 2019 sous l’effet de plusieurs facteurs : une légère hausse de la pression fiscale, une détente sur les prix du pétrole et une maîtrise des dépenses ordinaires.
En ce qui concerne les échanges extérieurs, le déficit du compte courant devrait continuer de se creuser en 2019 pour atteindre -5,4% du PIB après une année 2018 où il a atteint les -4,8% du PIB. Ajoutons à cela, les réserves de change qui devraient passer sous la barre des 5 mois pour s’établir à 4,8 mois en 2018 et 4,6 mois en 2019.
Autant dire qu’en l’absence de catalyseurs forts pour relancer la demande intérieure, et dans un contexte économique mitigé en Europe, l’année 2019 devrait s’inscrire dans la continuité de 2018, avec une croissance modérée et une stabilisation des finances publiques.
Perspectives du marché
En 2018, le CFG 25 a subi une correction de près de 8%, plus liée à des facteurs psychologiques qu’à une dégradation des fondamentaux.
« Cette baisse des cours marque une pause dans le long cycle haussier entamé fin 2013. Elle s’est également accompagnée d’une détérioration de la liquidité avec une baisse de 26% du volume global échangé sur le marché, essentiellement tirée par une baisse importante des échanges réalisés par les investisseurs étrangers et par les personnes physiques marocaines », apprend-on dans la note de CFG Bank.
En 2019, les analystes pronostiquent une reprise modérée du marché actions avec un potentiel de hausse compris entre 1% et 5%, porté en cela par les 2 principaux facteurs suivants : le maintien des taux à leurs niveaux bas actuels, une légère hausse des bénéfices agrégés de la cote en 2019E estimée à 2,9%. Ajusté des éléments non récurrents (notamment de la contribution sociale à la solidarité), la croissance de la masse bénéficiaire courante devrait atteindre selon nos prévisions 6,7%.
D’après-eux, si le PER d’équilibre du marché se situe théoriquement autour de 20x, le marché ne devrait se rapprocher de ce niveau d’équilibre que dans un horizon de 12 à 18 mois, lorsque les prémices de l’accélération de la croissance se feront ressentir. A court terme, il est prévu que le marché continuera de traiter à des niveaux de PER compris entre 18x et 19x d’ici la fin de l’année.