Ecrit par Lamiae Boumahrou |
Après la présentation du PLF2022 devant les 2 chambres, la ministre de l’Economie et des Finances s’est prêtée pour la première fois à l’exercice des questions-réponses avec les médias nationaux, dans ses nouvelles fonctions. Emprunts, privatisation, Fonds Mohammed VI, financement, emploi…, Nadia Fettah Alaoui a été interpellée sur plusieurs points, qui restent encore flous.
Lors d’un point presse organisé ce mardi 26 octobre pour la présentation du PLF2022, la ministre de l’Economie et des Finances s’est prêtée au jeu des questions-réponses avec les médias.
Un exercice tant attendu par les journalistes assoiffés de plus de détails sur l’exécution des grandes orientations du PLF2022.
A commencer par les investissements publics auxquels un montant record a été alloué à savoir 245 Mds de DH, y compris les investissements du Fonds Mohammed VI pour l’Investissement. Certains ont jugé l’enveloppe trop ambitieuse dans un contexte toujours marqué par la crise et une reprise sujette à des incertitudes. Où le gouvernement piochera-t-il une telle ressource ? Interpelée sur cette question, la ministre est restée vague dans ses réponses.
« Les besoins en financement seront couverts à hauteur de 80% par le recours au marché financier intérieur et 20% par le marché international. Nous avons les mécanismes de financement habituels notamment avec nos partenaires internationaux, bilatéraux mais aussi toutes les solutions disponibles sur le marché intérieur qui, d’ailleurs, n’a pas enregistré de problèmes même durant les 2 dernières années de crise. Cela dit, aujourd’hui nous avons toutes les assurances que le financement du PLF2022 est garanti avec les mécanismes dont nous disposons et les engagements que nous avons enclenchés avec nos partenaires. Quant aux opportunités supplémentaires, nous sommes à l’écoute du marché pour la réalisation du programme », a souligné la ministre sans donner plus de détails.
A la question de l’emprunt à l’international mais aussi sur le marché national sur lesquels son prédécesseur travaillait déjà, Nadia Fettah Alaoui a précisé qu’il s’agit de décisions qui doivent être étudiées au bon moment notamment pour les financements extérieurs comme ça a été le cas pour la levée à l’international de 2021 (des conditions financières très avantageuses).
Quant à l’emprunt national, la ministre a souligné que certes l’épargne intérieure est importante dans les mécanismes de financement mais le recours à cet emprunt doit être opportun aussi bien pour le budget de l’Etat que dans l’intérêt des épargnants. Ce qui est certain, a affirmé la ministre, c’est que l’Etat ne procédera pas à l’emprunt national en 2021, en tous cas pas avant 2022.
Programme de privatisation : 8 Mds de DH pour 2022
Il est clair que l’Etat devra trouver les financements nécessaires pour honorer les engagements du PLF 2022. Parmi les cartes dont il dispose, celle de la privatisation. L’exécutif prévoit d’ailleurs un montant d’environ 8 Mds de DH pour ce programme. Interpellée sur la question, Nadia Fettah Alaoui a précisé, qu’en fonction des opportunités qui se présentent, l’Etat va arbitrer entre les actifs matures et ceux moins matures et entre les positions majoritaires et celles minoritaires pour statuer.
Les PPP sont également, a-t-elle rappelé, une solution importante pour accompagner progressivement le parcours de la privatisation. Là encore on n’en sait pas plus sur les entreprises qui pourraient éventuellement faire l’objet de privatisation durant le prochain exercice.
Où en est l’opérationnalisation du Fonds Mohammed VI pour l’investissement ?
La ministre a également été questionnée sur l’opérationnalisation du Fonds Mohammed VI pour l’investissement et sur la mobilisation des 45 Mds de DH le composant. Une question qui s’impose eu égard au retard qu’a accusé le lancement effectif dudit Fonds surtout que son premier Conseil d’administration devait se tenir depuis quelques mois.
« Certes le conseil d’administration ne s’est pas tenu mais en revanche beaucoup de travail a été fait notamment par rapport au financement, aux fonds thématiques, au mode de gestion du Fonds, au deal flow… Nous aurons l’occasion, je l’espère rapidement, de partager avec l’ensemble de la communauté l’opérationnalisation effective du Fonds », a-t-elle rappelé.