La discussion et le vote de la première partie du projet de Loi de Finances rectificative 2020 ont démarré ce lundi 13 juillet dans la matinée et se poursuivront après la séance hebdomadaire. Le PLFR rectificative a essuyé des critiques aussi bien de la majorité que de l’opposition.
Tour à tour, les présidents des groupes parlementaires se sont succédé pour livrer leur avis et interrogation sur le projet dont la première partie a été votée dans la nuit de samedi à dimanche par la commission des Finances au sein de la première chambre.
A commencer par le député Rachid Abdi du PAM, qui votera contre le PLFR. Le député a assuré sa grande déception à lire les dispositions du PLFR d’un gouvernement qui a choisi de gérer la crise au lieu de la solutionner. Il a d’ailleurs regretté que le PLFR n’ait pas été accompagné des annexes et qui in fine n’a consisté qu’à mettre le manque des recettes en ligne avec les dépenses.
Pour sa part, Noureddine Midhane de l’Istiqlal, qui votera contre le PLFR, a littéralement dénoncé le manque de touche politique du PLFR qu’il qualifie de produit de l’administration sans avoir associé les composantes de la majorité encore moins de l’opposition. Pour lui, le PLFR n’apporte aucune valeur ajoutée par rapport aux attentes, notamment des mécanismes d’incitation à la réintégration des personnes en perte d’emploi dans le marché du travail. Pour le député, le texte ne montre pas que l’Exécutif ait bien retenu les leçons de la pandémie, en faisant fi de toutes les propositions comme la création d’un Fonds de la Zakat auquel les Marocains sont prêts à contribuer.
Le mouvement populaire par la voix de Mohamed Moubdie a souligné que la crise a mis à nu plusieurs foyers de vulnérabilité, notamment dans le monde rural. Des problématiques auxquelles le PLFR n’apporte pas de solutions ou des débuts même de solutions comme espéré.
Il a également souligné des difficultés des collectivités territoriales et a appelé à ce qu’elles bénéficient également de mesures d’allègement comme le report de crédit du Fonds d’équipement communal ou encore l’annulation des taux d’intérêt dans ce contexte de crise.
Pour Chokran Amam du groupe socialiste, le gouvernement devrait faire preuve de plus de sens de l’écoute surtout pour les petits commerçants et artisans qui ont subi la crise de plein fouet et qui devraient être au cœur des priorités du PLFR 2020.
Aicha Leblak, du PPS, qui vote contre le PLFR, a fustigé de son côté les limites des mesures contenues dans le PLFR en donnant l’exemple de l’encouragement des produits locaux. Elle estime ainsi que nul soutien ne saurait se faire au made in Morocco sans demande interne achevée par le gel des promotions et la suppression des postes budgétaires. Elle argue son propos par le fait que la crise a aggravé la situation des familles marocaines dont 6 millions sont en état de vulnérabilité. Et de conclure que le PLFR n’amène rien de concret pour structurer le secteur informel.
Enfin, Omar Balafrej, qui a été interrompu avec la levée de la séance pour la poursuivre plus tard dans la journée, a tenu à rappeler que le PLFR est la responsabilité de tout l’Exécutif et non seulement du MEFRA. Le député de la FGD a regretté que toutes les propositions d’amélioration du PLFR, qu’il qualifie de plan d’austérité, aient été rejetées. Il estime que le gouvernement a fait le choix de l’austérité, y compris des secteurs prioritaires que sont la santé et l’enseignement, malgré toutes les alternatives proposées par les experts et économistes marocains depuis le début de la crise.