Ecrit par S. Es-Siari |
Le Maroc a multiplié les recours aux prêts auprès des institutions internationales que ce soient celle de Bretton Woods ou de la Banque africaine de développement au cours des derniers mois pour compenser la baisse des recettes ordinaires. Résultat des courses : un niveau très élevé du ratio de la dette publique globale. La décrue ne serait pas amorcée de sitôt.
Après une année de terrible récession, il serait difficile d’effacer rapidement les séquelles. Les chiffres annoncés par le HCP dans la publication du budget exploratoire 2022 donnent le tournis et attestent de la complexité de la situation. En attendant que les moteurs fonctionnent normalement, l’économie va continuer à pâtir des mises à l’arrêt de certains secteurs notamment le tourisme, le BTP, les services… des secteurs ayant pesé de tout leur poids sur les agrégats macroéconomiques.
Le déficit budgétaire, baromètre important pour jauger la santé de l’économie devrait se maintenir à un niveau élevé, bien qu’en allègement par rapport à 7,6% enregistré en 2020 pour se situer à 6,3% du PIB en 2021.
Comme on doit s’y attendre, la persistance du niveau élevé du déficit devrait entraîner dans son sillage une nouvelle hausse de la dette publique qui serait, selon le HCP, couverte en 2021 principalement par le recours au marché domestique et dans une moindre mesure par la mobilisation de financements extérieurs.
A rappeler que l’Etat envisage la mobilisation de l’épargne des ménages en complément de ses sources de financement. Cette opération d’emprunt national devrait générer en 2021 des recettes de 5 Mds de DH. Une opération dont on ne connait réellement pas encore les contours aujourd’hui.
Globalement, le financement du Trésor sur le marché des adjudications, devrait porter la dette intérieure à près de 58,2% du PIB.
S’agissant de la dette extérieure du trésor, elle devrait atteindre 19,1% du PIB en 2021 au lieu de 18,3% en 2020 et 24,8% de l’endettement global du Trésor, approchant pour la 1ère fois son Benchmark de référence, soit 25%. Dans ces conditions, l’encours de la dette du Trésor continuerait d’augmenter pour frôler le seuil de 77,3% du PIB en 2021 après 76,4% en 2020.
Dans ces conditions, et tenant compte de la part de la dette extérieure garantie qui devrait afficher en 2021 une légère atténuation pour se situer à 15,4% du PIB comparativement à la moyenne de 16,2% durant la période 2015-2020, le ratio de la dette publique globale devrait s’accentuer pour passer de 92,5% du PIB en 2020 à 92,7% en 2021.
Ce ratio ne fait d’ailleurs pas l’unanimité au sein de la sphère économique dans la mesure où pour certains économistes il a dépassé la barre des 100%. Un niveau jugé alarmant qui hypothèque l’avenir des générations futures. Difficile pour eux de gober un ratio au-dessous de 100% vu les multiples emprunts contractés au courant 2020 et 2021. Le comble c’est qu’e l’endettement finance plus la consommation que l’investissement. Il permet de compenser la baisse des recettes fiscales mises à genoux par la pandémie.
Une chose est sûre : la pandémie du Covid-19 a accentué la dégradation des finances publiques du Maroc et réduit les chances d’une amélioration rapide des équilibres macroéconomiques au Maroc. L’endettement était, il faut l’admettre, inévitable pour assurer une réserve de devises mais aussi pour relancer l’activité économique après plusieurs mois d’arrêt et une série de mesures de restrictions qui ont mis plusieurs milliers d’entreprises sur le carreau. C’est pour dire que la mise en œuvre du nouveau modèle de développement urge pour une économie très fragile comme la nôtre.
1 comment
Chaque budget par le gouvernement n’arrive jamais en entier à destination les responsables volent chacun selon son grade pareil pour tous les secteurs bancaire, tout rétrécit…