Quatre mois après la tenue des Assises sur la Fiscalité, les promoteurs immobiliers n’ont toujours pas de visibilité sur l’avenir des exonérations fiscales du logement social qui arrivent à échéance en 2020. La hausse de la consommation du ciment reste insuffisante pour assurer à elle seule la reprise du secteur du BTP.
Le secteur du ciment continue sur une tendance positive avec une hausse de 2,1% au terme du premier semestre 2019 après un recul de 2,9% un an auparavant. Une augmentation qui fait suite à une croissance de 7,8% au premier trimestre 2019, allégée par un recul de 3,6% au deuxième trimestre de la même année, impacté, essentiellement par une baisse de 13% au mois de mai ayant coïncidé avec le mois de Ramadan.
Toutefois la question qui se pose : Cette bonne tenue du ciment augure-t-elle de la reprise du secteur du BTP ? Pas vraiment, estiment les opérateurs. La hausse de la consommation du ciment n’est toujours pas au niveau souhaité. En effet, le niveau actuel est loin des pics de consommation des années 2008 encore moins de la moyenne de consommation du ciment par habitant comparativement à des pays à économies similaires. Rappelons qu’en 2018, la consommation du ciment par habitant au Maroc s’est établie à 377,3 kg contre 456,8 kg en 2009.
D’autant plus, les professionnels n’ont cessé d’appeler les pouvoirs publics à ne plus se limiter au secteur du ciment comme principal baromètre du secteur du BTP. « Je pense qu’il ne faut plus se limiter uniquement à cet indicateur au moment de réaliser les statistiques mais prendre également en considération les chiffres des carreaux, de l’acier, des produits en béton et d’autres », nous avait précisé David Toledano, Président de la Fédération des industries des matériaux de construction (FMC).
Ce manque de corrélation entre la tendance du ciment et du BTP se reflète dans les crédits alloués à la promotion immobilière qui n’arrivent toujours pas à passer au vert malgré un léger recul de (-0,6%) au titre du premier semestre 2019, après -2,6% à fin mars 2019 et une augmentation de 2,8% au terme du premier trimestre 2018. La morosité de la conjoncture économique conjuguée à un manque de visibilité des promoteurs notamment à cause de l’approche de l’échéance 2020 qui marquera la fin des exonérations fiscales du logement social.
Rappelons que le ministre de l’Aménagement du territoire, de l’urbanisme et de l’habitat et de la Politique de la ville, Abdelahad Fassi Fihri, nous avait confirmé lors d’une interview dans le cadre de l’émission « Hiwar », que la question serait tranchée lors des Assises sur la Fiscalité. Sauf que 4 mois après la tenue des Assises nous n’avons toujours pas de visibilité sur le devenir de ces mesures. Les opérateurs toujours dans le flou, attendent les décisions qui seront prises ainsi que la nouvelle politique qui sera adoptée pour tirer le secteur de cette léthargie.
Parallèlement à l’évolution du ciment, l’encours des crédits accordés au secteur immobilier s’est amélioré de 3,3% à fin juin 2019, après +4,1% un an auparavant. Cette évolution recouvre une progression des crédits à l’habitat de 4,9% (après +4,3% un an plus tôt).