Ce 3ème remaniement ministériel annoncé par le Souverain dans son discours du 29 juillet tient en haleine toute la sphère politique. Toutefois, la question est de savoir si seul ce remaniement suffirait pour pallier aux maux dont souffre la gestion des affaires de l’Etat par nos politiques ?
Remaniement ministériel, c’est le mot qui retentit dans la scène politique et médiatique. Après le discours de SM le Roi à l’occasion de la Fête du trône, tous les projecteurs sont braqués sur le prochain remaniement qui doit s’opérer entre le 15 et le 20 septembre, d’après les rumeurs, soit avant la rentrée parlementaire.
Un remaniement qui tient en haleine toute la sphère politique et plus particulièrement les ministres aujourd’hui en fonction. Seront-ils éjectés ? Vont-ils conserver leurs sièges ? Tout le monde est en attente de ce qui va se passer.
A l’approche de cette date, la tension monte d’un cran. Les ministres en fonction préfèrent ne pas prendre la parole et ne pas trop s’exposer dans la presse. L’après vacances s’annonce donc calme, maigre en actualités.
D’où la question, où sont nos ministres ? Rassurez-vous ils ne sont toujours pas en vacances mais en mode veille. Ils préfèrent rester dans l’ombre et ne pas se prononcer sur des sujets qui pourraient brûler leur carte. Et pourtant, nombreux sont les chantiers qui urgent pour ne citer que la retraite, la fiscalité, le commerce extérieur, l’éducation, la santé… et la liste est longue.
Le bal des tractations est désormais ouvert
Le processus des négociations avec les chefs des partis politiques aurait déjà démarré. Le Chef du gouvernement, Saâd Dine El Othmani est face à une nouvelle épreuve qu’il devra surmonter sans trop de dégâts. Il est donc astreint de mettre l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. Un enjeu de taille !
C’est dire que ce deuxième mandat du PJD à la tête du gouvernement, qui rappelons-le n’a pas démarré sur des chapeaux de roues après deux remaniements et un troisième en cours, n’a pas été une sinécure.
Malheureusement à moins de deux ans avant la date des prochaines élections législatives et avec des dossiers urgents sur la table de l’Exécutif, on se retrouve avec un nouveau remaniement ministériel. Et normalement qui dit remaniement dit nouvelle vision, nouvelle approche, nouvelle stratégie, nouveau mode de travail, changement des staffs…
Encore du temps perdu au détriment des citoyens dont la grande majorité n’est même pas au courant de ce qui se trame sur le plan politique.
En effet, si beaucoup ne s’y intéressent pas à la politique, d’autres en revanche ont complètement perdu confiance en nos politiciens et dans la façon avec laquelle ils gèrent les affaires du pays. D’où la question : Qu’est-ce qui va réellement changer avec ce nouveau remaniement ?
Une question légitime puisque l’expérience nous a montré que le problème ne se limite pas uniquement aux personnes qui occupent les chaises ministérielles mais dans le mode de gouvernance et de gestion des portefeuilles de l’Etat. C’est pourquoi savoir qui sera ministre et qui ne le sera plus, n’est pas en soi une information capitale pour l’avenir de notre pays.
En effet, tant que les mécanismes d’une bonne gouvernance ne sont pas réellement mis en place notamment la réédition des comptes, la lutte contre la corruption, la bonne gestion, l’absence de clientélisme, la primeur aux compétences…
Tant que les institutions constitutionnelles notamment le Conseil de la Concurrence, l’Instance Nationale de la Probité, de la Prévention et de la Lutte contre la Corruption (INPPLC), la Cour des comptes…, n’exercent pas comme il se doit le rôle qui leur incombe, un remaniement ministériel serait un jeu à somme nulle.
Il ne reste qu’à espérer que le modèle de développement du pays que le Roi Mohammed VI a appelé les forces vives du pays à réévaluer et à réactualiser, permettrait la mise en œuvre effective de ces fondements qui garantissent un développement économique tout en respectant les valeurs de la démocratie.
A bon entendeur !