Après les énergies renouvelables SENER Maroc aspire à se positionner sur le secteur gazier, et particulièrement sur le projet « Gas To Power ».
Anas Raisuni, Directeur Régional SENER Maroc, revient sur les principales étapes ayant marqué le rôle qu’a joué SENER dans l’aboutissement du projet Noor unique au monde mais sur les perspectives de développement du groupe au Maroc.
EcoActu.ma : Après avoir réalisé les deux centrales Noor I et II et bouclé les tests de fiabilité de Noor III, quelle appréciation faites-vous du rôle qu’a joué SENER dans la réalisation de ce projet solaire d’envergure ?
Anas Raisuni : Impliquée depuis le lancement du projet Noor I en tant que principal technologue des centrales CSP, nous pensons avoir transmis et mis au point une technologie de pointe qui marque un tournant dans le secteur de l’énergie solaire. Nous avons pu lancer des installations de stockage de sels fondus qui contribuent à mieux intégrer les énergies renouvelables dans le réseau électrique et, par conséquent, à les rendre plus fiables. Notre objectif était de proposer des solutions alternatives performantes qui valoriseraient les richesses du Maroc en termes de ressources énergétiques. Ainsi, avec l’appui et soutien de nos partenaires et prestataires locaux, nous avons été en mesure de concevoir et mettre à pied une des centrales solaires thermiques les plus avancées au monde (Noor III). Une fois opérationnelle, cette dernière marquera un réel tournant dans le secteur des CSP.
Outre notre activité, nous sommes également fiers des jeunes lauréats issus de notre formation. Des formations menées avec succès en partenariat avec Masen et l’OFPPT. Je peux vous garantir que nous comptons avec des jeunes très compétents et ambitieux.
Comment envisagez-vous la présence de SENER au Maroc après l’achèvement de la construction des 3 centrales ?
L’intégration de SENER sur le marché marocain s’est principalement faite à travers les centrales Noor. Toutefois, notre groupe dispose d’une expertise internationale dans le développement de projets intégrés, clés en main, dans plusieurs secteurs : énergies renouvelables, énergie, aérospatiale, pétrole, gaz, infrastructures et transport sans oublier le secteur qui a donné naissance à SENER ; le naval.
Partie prenante du consortium qui développe le projet des centrales Noor I, Noor II et Noor II, notre groupe dispose d’une expertise internationale reconnue dans le secteur énergétique. Dans cette optique et pour répondre au mieux aux attentes du marché marocain, nous aspirons à nous positionner sur le secteur gazier, et particulièrement sur le projet « Gas To Power ». En outre, nous souhaitons apporter notre expertise dans les infrastructures routières et les solutions de transport urbain.
Sous instructions Royales, le Maroc s’apprête à revoir à la hausse ses objectifs fixés pour le développement des énergies renouvelables à l’horizon 2030. En tant qu’opérateur dans les énergies renouvelables, quelle lecture faites-vous de cette décision ?
Nous considérons que cette initiative est louable pour le Maroc, un pays avant-gardiste au niveau continental. Cette décision renforcera la compétitivité du Royaume au niveau régional et lui permettra de réduire significativement sa dépendance énergétique au niveau international. Cet engagement est un signal fort envoyé aux entreprises internationales œuvrant dans le secteur des énergies renouvelables, boostant ainsi l’innovation et la productivité sectorielle.
Ainsi, le Maroc peut se considérer aujourd’hui comme une réelle locomotive dans le domaine des énergies renouvelables au niveau Africain, et sur les plans technologiques, techniques et humains.
SENER a-t-elle revu ses perspectives de développement au Maroc après cette annonce ?
Cette décision est une aubaine pour notre secteur et principalement notre activité. Elle consolide notre volonté de faire du Maroc un des pays prioritaires dans notre développement à l’international. Notre objectif est de proposer les technologies et techniques les plus performantes et les plus adaptées aux ambitions du Royaume. Nous aspirons à accompagner l’ensemble des forces vives et contribuer à cette dynamique nationale.
Nous considérons aussi que le Maroc est une porte d’entrée et surtout d’accès privilégié pour le marché Africain.
SENER avait exprimé son souhait de se positionner sur l’ensemble des secteurs structurants à forte valeur ajoutée technologique au Maroc. Où en êtes-vous aujourd’hui ?
Nous l’avons exprimé et nous le maintenons !
Les derniers discours royaux en faveur du secteur énergétique, et notamment de la valorisation des déchets et du projet « Gas-to-power », nous confortent dans notre décision d’avoir choisi de nous implanter au Maroc. Je ne peux rien vous avancer sur nos projets futurs à ce stade, mais je serai ravi de vous les annoncer prochainement.
Le climat des affaires, le cadre réglementaire et les processus des appels d’offre…, sont-ils propices pour attirer les opérateurs à s’intéresser davantage à ce secteur ?
L’intérêt du Maroc pour le secteur de l’énergie le rend des plus attractifs et compétitifs au niveau Africain. Conscient de cet atout, le royaume propose un encadrement fiscal, économique et réglementaire avantageux et grandement encourageant pour notre secteur. Nous voulons profiter de cette opportunité pour consolider le statut du Maroc comme un hub Africain.