Résolument, l’économie nationale continue de pâtir des caprices du ciel. En effet, la croissance économique n’excédera pas les 2,7% en 2019 contre une perspective meilleure à 3,4 % en 2020.
L’analyse de la situation macro-économique en 2019 et les perspectives de son évolution en 2020 livrée par le Haut Commissariat au Plan, révèle que la production céréalière atteindrait 61 millions de quintaux, en régression d’environ 40% par rapport à 2018. Dans l’ensemble, le secteur primaire devrait dégager une valeur ajoutée en repli de 2,1%, contribuant négativement à la croissance du Produit Intérieur Brut de -0,3 point en 2019 au lieu d’une contribution positive de 0,3 point une année auparavant. Les activités non agricoles, devraient, de leur côté, s’accroître de 3,2%, en légère amélioration par rapport à 2,8% enregistrée en 2018, sous l’effet d’un accroissement des activités secondaires de 3,5% au lieu de 3% en 2018.
Le HCP note également une progression de 3% des activités du secteur tertiaire, elles devraient progresser de 3% au lieu de 2,7% enregistré en 2018.
L’inflation, exprimée par le niveau général des prix, baisserait à 0,8% en 2019 au lieu de 1,1% en 2018.
La demande intérieure, locomotive de la croissance
Selon le HCP, la croissance économique nationale en 2019 continuerait d’être tirée par la demande intérieure, alors que la demande extérieure présenterait une contribution négative pour la deuxième année consécutive.
La consommation des ménages demeure le moteur de la croissance économique nationale en 2019. Confortée par la maitrise des prix et par l’amélioration des salaires, la consommation des ménages devrait progresser de 3,5%, au lieu de 3,3% l’année précédente, maintenant sa contribution à la croissance du PIB à 2 points, note le HCP.
Pour sa part, la consommation publique devrait s’accroitre de 2,9% après avoir enregistré une croissance de 2,5% en 2018, en raison de la hausse des dépenses de fonctionnement non salariées prévue en 2019. Sa contribution à la croissance serait ainsi de 0,6 point au lieu de 0,5 point en 2018. Globalement, la consommation finale nationale se serait accrue de 3,3% au lieu de 3,1% en 2018, contribuant ainsi de 2,6 points à la croissance du PIB au lieu de 2,4 points en 2018.
Pour sa part, le volume de l’investissement brut connaitrait un repli de son rythme d’accroissement, enregistrant une évolution de 1,7% au lieu de 5,9% en 2018, limitant sa contribution à la croissance à 0,6 point au lieu de 1,9 point en 2018.
Par ailleurs, la demande extérieure, les exportations de biens et services qui profiteraient de l’amélioration de la demande adressée au Maroc en 2019, devraient enregistrer une croissance de 7,2% au lieu de 5,8% en 2018. De leur côté, les importations de biens et services afficheraient en volume un ralentissement de leur rythme de croissance pour atteindre 6,5% au lieu de 7,5% en 2018. En conséquence, la demande extérieure devrait enregistrer à nouveau une contribution négative à la croissance du PIB en 2019, en s’établissant à -0,4 point contre -1,3 point en 2018, après une contribution positive de 0,3 point en 2017.
Compte tenu d’une amélioration attendue des revenus extérieurs nets, sur la base d’une progression de 2% des transferts des MRE en 2019, la balance des paiements devrait dégager un déficit du compte courant de 5,3% du PIB, en atténuation par rapport à 5,9% du PIB enregistré en 2018.
Un léger mieux en 2020
Les perspectives économiques pour l’année 2020 telles qu’élaborées par le HCP reposent sur un scenario moyen de la production des cultures céréalières, la reconduction de la politique budgétaire mise en vigueur en 2019 et prenant en compte la mise en œuvre de la deuxième tranche de la valorisation des salaires, l’évolution de l’environnement international marqué par le maintien en 2020, des prix du pétrole à leur niveau de l’année en cours et par une légère amélioration de la demande mondiale adressée au Maroc…
Ces conditions réunies, le secteur primaire devrait connaitre une légère hausse de sa valeur ajoutée de l’ordre de 4,6% au lieu d’une baisse de 2,1% qui serait enregistrée en 2019. Le secteur non agricole, composé des activités secondaires et des services, dégagerait de son côté une croissance de 3,1%, soit presque le même rythme qu’en 2019.
Concernant le secteur secondaire, il devrait enregistrer globalement une croissance de 3,1%. Le secteur tertiaire devrait réaliser une croissance d’environ 3%, soit le même rythme prévu en 2019.
En tenant compte de l’évolution de la population active et de la quasi-stagnation des créations nettes d’emploi, le taux de chômage devrait augmenter à 10% en 2019 après avoir été de 9,8% en 2018 avant de baisser à 9,9% en 2020.
En prenant en considération, les perspectives de croissance économique en 2020 et de la hausse modérée des prix, les crédits bancaires devraient augmenter de 4,6% en 2020 au lieu de 3,8% en 2019. Avec l’hypothèse que les réserves internationales nettes assureraient le recouvrement d’environ 5,3 mois d’importations de biens et services, la masse monétaire devrait s’accroître de près de 4,6% au lieu de 4,3% en 2019.