Les effets «cataclysmiques» de la pandémie de Covid-19 sur le monde du travail ont mis en évidence la nécessité d’adopter des politiques de reprise centrées sur l’humain, a déclaré le Directeur général de l’OIT, Guy Ryder, aux délégués lors de la première séance plénière de la 109e Conférence internationale du Travail (CIT) qui a commencé ce 07 juin.
Il a souligné les conséquences des « inégalités multiples et grandissantes dans nos sociétés » que la pandémie a mises au jour et l’incapacité passée à y remédier au fil du temps.
« La somme des souffrances humaines causées par la pandémie n’en est que plus grande du fait de cet échec collectif. Dans cette maison de la justice sociale, nous devons, plus que quiconque, en tirer les conclusions », a t-il ajouté.
Le DG de l’OIT a reconnu les efforts et l’engagement des gouvernements à faire tout ce qu’il faut pour surmonter la crise sanitaire et atténuer ses conséquences économiques et sociales. Il a indiqué aux délégués qu’il était «extraordinairement important que cette Conférence ait lieu parce que les gens partout dans le monde aspirent à une reprise qui mène à un meilleur avenir, résilient, durable et plus juste».
Le Directeur général a rappelé aux délégués que la Déclaration du centenaire pour l’avenir du travail , adoptée par la CIT en 2019, offre une précieuse feuille de route pour «construire une reprise centrée sur l’humain après la crise du COVID-19 ».
«La pandémie a précisément mis en lumière combien les politiques sanitaires, sociales et économiques, financières, commerciales et de propriété intellectuelle sont inextricablement liées… Nous devons partir de ce constat pour forger une meilleure cohérence du système multilatéral de façon permanente, tout comme la Déclaration du centenaire nous y incitait.»
«L’adoption par la Conférence d’un document final préconisant et esquissant une réponse mondiale pour une telle reprise, centrée sur l’humain, sera de la plus grande valeur», a-t-il déclaré.
C’est pour dire que la CIT était «particulièrement importante… à un moment où nos marchés du travail sont encore sous le choc et que nous devons continuer à soutenir nos économies, nos emplois et notre population».
Le Président a appelé les délégués à «travailler sans relâche» pour mettre en œuvre la Déclaration du centenaire de l’OIT qui «nous guide quant aux mesures à prendre pour s’assurer que la relance de nos économies adopte une approche pertinente, sociale et centrée sur l’humain».
«Abandonnons l’immobilisme, la peur et la crainte d’innover pour saisir les opportunités qu’offre toute crise. La crise nous contraint à de nouvelles interdépendances, en particulier entre la santé, l’environnement, l’éducation, la finance, le numérique, le travail et le social. Ces interdépendances requièrent davantage de coopération. Entre les gouvernements d’abord, et avec nos partenaires sociaux également», a-t-il déclaré.
Au cours de la séance plénière, le Président du Conseil d’administration, Apurva Chandra, ministre du Travail de l’Inde, a également présenté son rapport qui couvre deux années de travail. Les présidentes des groupes Employeurs et Travailleurs, Renate Hornung-Drauss, Allemagne, et Catelene Passchier, Pays-Bas, ont prononcé des allocutions d’ouverture.
Pendant cette session de la CIT, les délégués vont débattre du document final sur le COVID-19 qui fournira des orientations sur les politiques de sortie de crise centrées sur l’humain. Ils vont également discuter de la protection sociale, un sujet extrêmement important au moment où les défaillances des systèmes actuels ont été cruellement révélées par la crise.
La CIT poursuivra son contrôle régulier de l’application des normes internationales du travail.