Ecrit par S. Es-Siari |
Les statistiques relatives au crédit bancaire, aux créances sur l’économie ou les créances en souffrance attestent d’un léger mieux affiché au mois de mars 2021. Ces améliorations augurent-elles d’une éventuelle reprise après une rude récession ?
En vue de contenir les effets de la pandémie sur l’activité économique, les autorités marocaines ont mis en place tout un dispositif financier dont il convient d’évaluer régulièrement les retombées sur l’activité économique. Se traduisant par une distribution de crédits, cette politique très volontariste suscite en continu des interrogations quant à ses implications.
Les créances sur l’économie ont par ailleurs atteint 1, 132 Md de DH à fin mars 2021 contre 1,120 Mds de DH à fin février 2021 (1,13 Md de DH en décembre 2020 ).
Les statistiques publiées par la banque centrale à fin avril 2021 attestent que l’encours des crédits bancaires à fin mars 2021 s’est établi à 948 428 MDH contre 930 653 MDH à fin février soit une hausse de 1,9% (957 403 MDH en décembre 2020).
Les créances sur l’économie ont par ailleurs atteint 1, 132 Md de DH à fin mars 2021 contre 1,120 Mds de DH à fin février 2021 soit une hausse de 1,06% (1,13 Md de DH en décembre 2020 ).
Par objet économique, l’encours des crédits immobiliers ont atteint 285 171 MDH à fin mars 2021 contre 283 540 à fin février 2021 affichant une hausse de 0,57%. Le crédit à l’habitat a atteint 225 775 MDH à fin mars 2021 contre 224 091 MDH à fin février 2021 dont 12 395 MDH sous forme de financement participatif.
Aussi les crédits distribués au secteur public ont atteint 72 723 MDH à fin mars 2021 contre 70 404 MDH à fin février 2021 soit une progression de 3,18%.
Toutefois dans le cadre de cette revue mensuelle des indicateurs, une mention spéciale doit être accordée aux créances en souffrance (CES) qui selon les analystes constituent une véritable chape de plomb aussi bien pour les établissements de crédit en tant qu’entité créancière que pour le secteur réel en tant qu’entité débitrice. La tendance à leur accumulation témoigne en effet de la persistance des tensions financières au niveau des pans entiers du secteur productif.
Pour fin mars 2021, l’encours des créances en souffrance a baissé à 80.531 MDH contre 81.486 MDH un mois auparavant soit une baisse de 1,18% (80 225 MDH en décembre 2020).
Encore faut-il ne pas perdre de vue que la baisse des impayés cache des disparités entre ménages et sociétés non financières.
Aussi la baisse enregistrée au mois de mars 2021 ne permet pas de tirer des conclusions sur une éventuelle tendance baissière des CES. Les prochains mois seront plus déterminants. Mais elle peut être les prémices d’un début de résultat des efforts déployés par les autorités publiques. D’aucuns emballés par le plan de relance de 120 Mds de DH prétendent que le système bancaire connaitra certainement des perturbations causées par les effets de la pandémie mais elles seraient minimes comparées à la crise sanitaire.