Les autorités sud-africaines sont amères. L’annonce de la découverte dans leur pays d’un nouveau variant du SARS-CoV-2, baptisé Omicron, a provoqué en vingt-quatre heures une onde de choc mondiale, condamnant pour une durée indéterminée l’Afrique du Sud à l’isolement.
Dans un discours à la nation, dimanche 28 novembre, le président, Cyril Ramaphosa, s’est dit « profondément déçu » de la décision de plus d’une quinzaine d’Etats de suspendre les vols en provenance de la région ou d’interdire l’entrée de leur territoire aux voyageurs qui en viendraient.
« Ces restrictions sont injustifiées et discriminent injustement notre pays ainsi que nos nations sœurs en Afrique australe. L’interdiction de voyager n’est pas fondée scientifiquement et ne permettra pas d’éviter la propagation de ce variant. La seule conséquence est d’abîmer plus encore l’économie des pays affectés et de miner leur capacité à faire face à la pandémie », a déclaré le chef de l’Etat sud-africain en appelant à la levée des restrictions, contraires aux recommandations de l’OMS.
Cyril Ramaphosa a également dénoncé « une entorse claire » aux engagements du G20, qui s’était promis, fin octobre, de stimuler la reprise des déplacements internationaux et de soutenir le secteur touristique, « en particulier dans les pays en développement ».
A l’inverse, l’annonce des restrictions a provoqué des annulations de réservations en cascade alors que le tourisme sud-africain attendait Noël, pic traditionnel de la saison estivale en Afrique australe, pour rebondir enfin après des mois à l’isolement, en raison de la découverte du variant Beta. (Avec LeMonde.fr)