La dernière circulaire de l’Administration des Douanes suscite l’appréhension des importateurs de véhicules. L’AIVAM s’apprête à entamer les pourparlers avec les autorités pour quantifier d’abord le volume des importations en question.
Bonne nouvelle pour les Marocains résidants à l’étranger âgés de 60 ans et plus et justifiant d’un séjour à l’étranger d’au moins 10 ans. L’Administration des Douanes et Impôts indirects vient de lever, en date du 30 mai, la condition d’incessibilité concernant les voitures importées par les MRE. Désormais, les bénéficiaires de l’abattement de 90% sur la valeur à l’état neuf des voitures de tourisme immatriculées, opéré en décembre 2015, ne sont plus contraints d’attendre 5 ans pour vendre leur voiture. Une disposition valable une seule fois dans la vie. Il faut dire que c’est le moins que le Maroc puisse faire pour ceux qui ont consacré leur vie à soutenir, directement ou indirectement, l’économie marocaine à travers leurs transferts d’argent.
La question qui se pose d’emblée, cette disposition ne risque-t-elle pas d’impacter le marché de l’automobile et principalement celui du neuf ? A priori cette mesure n’a pas été du goût des concessionnaires.
Contacté par nos soins, Adil Bennani, président de l’Association des importateurs de véhicules montés (AIVAM) explique que leur association est en phase d’étudier les éventuelles conséquences de cette mesure sur le secteur. « Pour l’instant nous ne savons pas quel est le nombre de voitures qui pourrait être écoulé. Mais définitivement cela pourrait induire tout un business de revente de véhicules d’occasion en provenance de l’étranger », précise Adil Bennani.
L’enjeu est de taille pour les concessionnaires car même si, à première vue, cette disposition ne devrait pas impacter à grande échelle le marché de l’automobile marocain, il est toutefois important de signaler qu’il s’agit d’environ 20.000 retraités marocains qui sont retournés au bercail. Sans parler de ceux qui sont toujours installés dans leur pays d’accueil. Il faut dire que les professionnels de l’occasion seraient aux aguets et iraient même à la recherche de retraités pour les inciter à importer. Il est utile de rappeler qu’au courant des dernières années, ils ont pâti de la floraison des offres de financement qui ont facilité l’accès au neuf.
Bref, aujourd’hui un business juteux d’importation et de vente de voitures d’occasion risque de se mettre en place au détriment de l’émergence du marché local. C’est pourquoi l’AIVAM s’apprête à entamer les pourparlers avec les autorités pour quantifier d’abord le volume des importations en question. « Nous voulons comprendre la portée de cette décision pour évaluer les conséquences sur le marché du neuf », précise Adil Bennani.
Il va falloir attendre quelques mois pour mesurer l’étendue de cette disposition. Mais ce qui est clair, d’après Alexandre Allanic, Directeur Plateforme Maroc du groupe Argus, cette levée de la condition d’incessibilité aura un effet de dynamisme sur le marché marocain pour le consommateur, vu que les délais de rotation seront plus courts. Et d’ajouter qu’elle ne sera pas sans impact sur le marché du neuf qui verra probablement ces volumes des ventes régresser.