De par leur importance, mais également leur complexité dans un contexte économique fortement contraignant, les mesures audacieuses annoncées par Mohamed Benchaâboun, méritent une explication sur le comment de leur concrétisation.
Dans son discours d’intervention à l’occasion des Assises fiscales de mai 2019, le ministre de l’économie des finances Mohamed Benchaâboun, après avoir rappelé les incohérences et les distorsions du système fiscal actuel a annoncé que tout dirham ayant permis l’élargissement de l’assiette fiscale permettrait de baisser l’impôt et serait alloué aux dépenses sociales et ce tout en veillant à la maîtrise des équilibres macroéconomiques. Une mesure fortement applaudie par l’assistance. En étayant les mesures fiscales qui sont la principale cause de l’étroitesse de l’assiette fiscale, le ministre recommande par ailleurs le remplacement des dépenses fiscales par des dotations budgétaires. D’après ses propos, plus aucun secteur ne serait en dehors du champs de l’impôt. Le principe est que tous les contribuables doivent déposer leurs déclarations même quand ils sont exonérés ou imposés au taux zéro.
«Le coût annuel global du dispositif incitatif fiscal actuel est estimé à environ 30 milliards de dirhams, soit près de 2,5% du PIB », alerte M. Benchaâboun.
Parmi ces annonces, certaines pourraient s’avérer difficiles pour une économie fortement dépendante de la pluviométrie. Une économie qui reste également à la merci de l’évolution du prix du baril fluctuant au gré de la conjoncture internationale.
C’est dire que leur application progressive dans la loi-cadre 2020-2024 exige un courage politique.