La cession de 8% du capital de Maroc Telecom qui devrait générer une rentrée d’argent au Trésor de près de 9 Mds de DH ne pouvait faire l’objet d’une simple OPV, offre publique de vente adressée à des investisseurs marocains et étrangers. L’opération a dû se faire à hauteur de 6% du capital en faveur d’institutionnels marocains en l’occurrence la CMR et le RCAR et ce pour 4 Mds de DH à raison de 2 Mds de DH chacun. En cause, l’Etat devrait défendre sa position pour ne pas perdre la main de gestionnaire et protéger sa minorité de blocage.
En marge du Forum de CDG Prévoyance organisé lundi 24 juin, nous avons posé quelques questions à Mohamed Ali Bensouda, Directeur du Pôle Prévoyance.
EcoActu : En matière de cession de Maroc Telecom, le RCAR a participé dans les 6% à hauteur de 2 Mds de DH. Pour quels enjeux ? Cette prise de participation est-elle dictée par l’Etat ?
C’est une question importante, mais avant de répondre de manière précise sur l’enjeu de l’opération de Maroc Telecom, je vais rappeler la stratégie d’investissement du RCAR sur un certain nombre d’actifs. Comme vous le savez, le RCAR est un régime de retraite destiné aux salariés des établissements et entreprises publics EEP, aux contractuels de l’Etat et des Collectivités locales. Il s’agit d’un régime qui dispose de 115 Mds de réserves et dont l’horizon de viabilité s’étend à 2044. Les 115 Mds de réserves représentent le tiers de celles des Caisses internes de retraite.
Sur le plan actuariel, le régime RCAR géré à travers la CDG est un régime qui n’a aucun souci de liquidité sur le court, moyen et long terme.
En tant que régime de retraite, le pendant de la gestion des pensions et des cotisations étant le volet investisseurs institutionnels.
C’est dans le cadre de notre stratégie d’investissement qui cherche à honorer de manière exclusive les engagements du régime vis-à-vis de ses actifs et de ses pensionnés que nous menons une diversification de nos placements dans différentes classes d’actifs.
Lorsque nous parlons de classe d’actifs actions cotées, c’est une classe importante, sur laquelle nous pouvons escompter des rendements importants mais en prenant bien entendu du risque.
Sur le marché Action et au niveau de la Bourse de Casablanca, Maroc Telecom est une des valeurs phares, des plus grosses capitalisations du marché, qui présente des fondamentaux solides.
Sur la base des analyses internes que nous avons élaborées, sur la base des prises de décisions qui se font de manière totalement autonome et indépendante au niveau de nos instances de gouvernance et j’insiste sur l’indépendance de la décision sur la base des éléments factuels, des projections… que la décision de participation à cette opération a été actée. C’est pour dire qu’elle a été prise de manière indépendante par les instances et le Comité d’investissement du RCAR.
Cette prise de participation répond-elle aux exigences réglementaires relatives à l’adéquation entre vos engagements et placements ?
Notre stratégie d’investissement qui est définie par les instances respecte parfaitement la réglementation qui est la nôtre. Donc nous agissons dans le cadre des investissements conformément à la réglementation en vigueur, aux politiques d’investissement que nous définissons, au seul intérêt de nos bénéficiaires et de nos retraités et en tant qu’investisseur institutionnel qui gère les fonds de l’épargne retraite dans la durée et qui participe activement au développement économique du pays.
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