La participation du Maroc au Salon Viva technologie 2019 a été l’occasion de mettre en avant les avancées réalisées par les Marocains dans le cercle fermé des innovations digitales. Pour cela, il va falloir mettre en place une batterie de mesures pour accompagner tout l’écosystème.
Le Salon Viva Technologie 2019 bat son plein. Nous sommes vendredi 17 mai deuxième jour de cette messe digitale à laquelle ont pris part des centaines de visiteurs venus à la recherche des dernières innovations. Des robots, aux sacs, passant par des voitures volantes, des technologies de pointe dernières générations, des applications…, ils sont 9.000 startupeurs à défendre bec et ongle leur innovation.
De leur côté les visiteurs, principalement des investisseurs et des entreprises, arpentent chaque parcelle du Salon en quête de la perle rare ou de l’innovation qui fait la différence. Le pavillon Maroc à l’instar d’autres pays, a intéressé pas mal d’investisseurs venus rencontrer les 16 start-ups sélectionnées pour représenter le Maroc à cette messe. Ils sont jeunes, motivés et surtout ambitieux d’intéresser des investisseurs potentiels. L’enthousiasme de ces jeunes n’a pas laissé indifférent le ministre de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Economie numérique qui a effectué une visite au Salon.
Moulay Hafid Elalamy a suivi avec attention les présentations des 12 startupeurs et les a même orienté sur des pistes de réflexion pour développer davantage leur projet. « Nous avons constaté que certaines start-ups marocaines sont au niveau des grandes start-ups internationales en matière d’innovation et de nouveauté dans des marchés et des créneaux extrêmement porteurs », a précisé le ministre.
MHE n’a pas manqué de rappeler l’impératif d’accompagner cette dynamique de strat-ups non seulement par le financement mais aussi par la formation et l’adoption d’un cadre plus propice pour permettre à ces jeunes d’innover tout en étant sûr qu’ils trouveront les conditions favorables pour se développer davantage. Le ministre a précisé que l’enjeu désormais est de démultiplier le nombre de strat-ups au Maroc. « Il est nécessaire de faire un saut qualitatif différent pour accompagner cette dynamique et passer à l’industrialisation voire même à l’accélération industrielle digitale », a-t-il souligné
En effet, ce ne sont pas les compétences qui manquent mais plutôt un bon accompagnement pour faire du Maroc non seulement un pays d’innovation mais également un hub régional.
Rappelons que le Maroc a mis en place une Stratégie « Maroc digital 2020 » qui malheureusement a pris du retard. Aujourd’hui, le ministre veut donner un coup d’accélérateur à tout l’écosystème digital. Et c’est tout le défi que l’Agence de développement digital serra amenée à relever. En effet, le nouveau directeur de l’ADD, fraîchement nommé par le Souverain en février 2019, a du pain sur la planche. Il devra rattraper le retard pour suivre un secteur qui se développe très rapidement.
Pour cela, il faudra également accélérer la réforme du cadre réglementaire en matière de promotions des start-ups qui n’est pas compétitif par rapport à d’autres pays africains. Rappelons qu’il y a une année la Tunisie avait adopté la loi « Stratup Act » dans l’objectif d’attirer les start-ups tunisiennes mais également africaines et étrangères. Une loi qui risque de barrer le chemin au Maroc si rien n’est fait.
Interpellé sur ce risque Moulay Hafid Elalamy nous a précisé que la nouvelle Charte d’investissement a prévu une batterie de décisions, actuellement au Secrétariat général du gouvernement et qui seront présentées prochainement au Conseil de Gouvernement, pour l’introduction de beaucoup de nouveautés pour accompagner les strart-ups.
« Ce n’est pas simple de trouver le bon accompagnement. Mais nous essayons de faire nos démarches d’innovation dans la sérénité et dans l’accompagnement en profondeur. Nous ne sommes pas dans les faits d’annonces mais plutôt dans une démarche profonde de renforcement du tout l’écosystème », a conclu le ministre.
Les dés sont désormais jetés il faudra voir comment l’ADD compte dynamiser un secteur qui n’a pas encore gagner ses lettres de noblesse.