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Les mesures de la banque centrale marocaine visent Ă attĂ©nuer les effets nĂ©fastes du coronavirus sur les banques. Moody’s, dans une note publiĂ©e le 1er avril 2020, encense les mesures de Bank Al-Maghrib.
En effet, le 30 mars, la Banque Centrale Marocaine (Ba1 stable au classement Moody’s), a annoncĂ© des mesures permettant de rĂ©duire l’impact nĂ©gatif de la pandĂ©mie coronavirus sur l’économie nationale et les banques. Ces mesures consistent notamment Ă mettre Ă disposition tous les moyens de refinancement en Dirhams marocains et en devises Ă©trangères, l’extension Ă un très large Ă©ventail de titres et effets acceptĂ©s par BAM en contrepartie de refinancement accordĂ© aux banques et l’allongement de la durĂ©e des opĂ©rations de refinancement Ă la banque centrale.
« La banque centrale a également renforcé son programme de refinancement visant les PME en y intégrant en plus des crédits d’investissement, les crédits de fonctionnement et en augmentant la fréquence de leur refinancement », rappelle l’agence de notation Moody’s. Ces mesures cadrent avec la décision de Bank Al-Maghrib, le 17 mars, de réduire le taux directeur de 25 points de base à 2%.
Moody’s prévoit que ces mesures, si elles sont mises en œuvre à grande échelle, permettront de tripler la capacité de refinancement des banques auprès de la Banque Centrale et de supporter le besoin de liquidité des banques marocaines. « Les banques marocaines ont des profils de financement stables et une assise financière, soutenue par une base de dépôts nationaux solides et diversifiés », explique Moody’s.
Aussi est-il rappelĂ© que selon le dernier rapport de BAM, les comptes courants Ă faible coĂ»t reprĂ©sentaient 61% du total des dĂ©pĂ´ts, et les comptes d’Ă©pargne Ă©taient de 17% en dĂ©cembre 2018.
« Cependant, si l’Ă©pidĂ©mie de coronavirus devait durer plus de quelques mois, les prĂŞts supplĂ©mentaires augmenteraient les risques Ă long terme car davantage d’emprunteurs, soutenus par la liquiditĂ© des banques, peuvent ĂŞtre confrontĂ©s Ă des problèmes de solvabilité », alerte Moody’s.
D’après l’agence de notation, la pandĂ©mie mondiale de coronavirus aura un impact nĂ©gatif sur la croissance Ă©conomique au Maroc causant notamment une baisse de l’activitĂ© dans le secteur du tourisme sensible Ă la confiance et une chute des exportations vers l’Europe, oĂą l’industrie automobile a Ă©tĂ© particulièrement touchĂ©e.
Cela sera partiellement compensĂ© par la baisse des prix des importations d’Ă©nergie (le Maroc Ă©tant un importateur de pĂ©trole). Et d’enchaĂ®ner : « La rĂ©ponse rapide et complète du gouvernement limitera la propagation du virus et permettra de soutenir la reprise Ă©conomique au lendemain de la crise. Nous prĂ©voyons une baisse de la croissance du PIB rĂ©el Ă 2,0% pour 2020 contre 2,4% en 2019, reflĂ©tant Ă la fois l’effet de choc du coronavirus et des conditions mĂ©tĂ©orologiques dĂ©favorables persistantes affectant le secteur agricole ».
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