Dispositif d’accompagnement des saisonnières agricoles vers les champs de Huelva en Espagne, mesures de sensibilisation aux droits, renforcement de l’auto-protection, programme d’accompagnement post-retour… tels sont les axes discutés avec A. Madani, DG de l’ANAPEC qui s’est prêté à l’exercice des questions-réponses.
Des milliers de femmes marocaines attendent la saison agricole espagnole avec impatience. Elles sont plus de 16.500 à être recrutées chaque année par les producteurs espagnols de fraises et fruits rouges de la région de Huelva pour une durée entre 4 et 6 mois. Il faut dire que, malgré le bruit que ce dossier a fait par rapport aux conditions de travail des saisonnières et des éventuelles abus et harcèlements, cette opération de migration circulaire change la vie non seulement des femmes bénéficiaires mais de milliers de familles. Le constat est simple. Pour un mois de travail au Maroc, les ouvrières touchent environ 1.903 DH alors qu’en Espagne elles perçoivent un salaire mensuel de 1.525 euros soit l’équivalent de 16.241 DH.
Bien que l’activité soit saisonnière, ce programme offre à ces femmes une nouvelle opportunité de mise en valeur de leur capacité économique et financière.
Toutefois plusieurs questions s’imposent : Quel est le dispositif mis en place par l’ANAPEC pour assurer, dans les meilleures conditions, l’opération de migration circulaire de milliers de saisonnières marocaines ? Quels sont les premiers indicateurs relatifs à l’opération qui a démarré en décembre 2019 ? Quel est le sort de ces saisonnières après leur retour au Maroc ?
Autant de question que EcoActu.ma a posé au Directeur général de l’ANAPEC, Abdelmounaïm Madani. Depuis sa nomination à la tête de l’Agence, ce dernier a fait de l’amélioration des conditions de transfert des saisonnières, du renfoncement de l’auto-protection et de la sensibilisation aux droits des saisonnières une priorité de l’ANAPEC. Un effort qui s’est soldé par une saison 2019 avec 0 incident. Mais au-delà de l’accompagnement ante-départ, l’ANAPEC a mis en place un programme d’accompagnement post-retour pour permettre à ces femmes un vrai projet de vie au Maroc. Il s’agit de les accompagner dans un projet d’entrepreneuriat soit de petite taille soit de grande taille le cas des coopératives. L’objectif étant, selon le DG de l’ANAPEC, de garantir le rattrapage en termes d’émancipation des femmes, notamment celles issues de milieu rural. En investissant dans une activité génératrice de richesse, ces femmes passeront d’un agent de production élémentaire à des créateurs de richesses.