Ecrit par Lamiae Boumahrou |
2.500 appels d’offre dans le secteur du BTP ont été lancés par le ministère de l’Equipement ainsi que les départements sous sa tutelle. Ce qui représente 75% des prévisions de 2022 soit 35,25 Mds de DH des 47 Mds de DH annoncés. Précisions du ministre de l’Equipement, du Transport, de la Logistique et de l’Eau, Nizar Baraka.
La commande publique est l’une des principales locomotives de l’économie marocaine. En effet, plusieurs secteurs de l’économie dépendent principalement des commandes directes ou indirectes des entités publiques. C’est le cas pour le secteur du BTP dont la commande publique représente plus de 70% du chiffre d’affaires. Donc quand la machine de la commande publique ne tourne pas forcément, c’est tout le secteur qui broie du noir.
C’est le cas pour 2022 selon le président de la FNBTP qui a précisé lors d’une rencontre avec les médias qu’à peine quelques appels d’offre ont été lancés durant cette année très difficile.
Et pourtant, il a été annoncé que les programmes d’investissement dans le BTP pour l’année 2022 s’élèveraient à environ 47 Mds de DH soit une hausse de 17% (5,6 Mds de DH) par rapport à 2021.
Pour en savoir plus sur les raisons de ce constat, nous avons contacté le ministre de l’Equipement, du Transport, de la Logistique et de l’Eau, Nizar Baraka, qui avait fait cette annonce en avril 2022.
Le ministre a nié les déclarations de la FNBTP en affirmant qu’en 2022, 2.500 appels d’offre ont été lancés par le ministère de l’Equipement ainsi que les départements y afférents. Ce qui représente 75% des prévisions soit 35,25 Mds de DH des 47 Mds de DH annoncés.
Lire également : Délais de paiement : Al Omrane pointée du doigt par les opérateurs du BTP
Plus précisément le ministère de l’Equipement, du Transport, de la Logistique et de l’Eau a lancé l’équivalent de 1.000 appels d’offre dans le secteur des routes, des ports…, pour une enveloppe de 23,1 Mds de DH (50% de l’enveloppe globale du programme d’investissement) sur 23,279 Mds de DH prévus. Le taux d’exécution est ainsi de 99% nous a précisé le ministre.
Les appels d’offre relatifs aux travaux routiers représentent 7,9 Mds de DH sur 12,2 Mds de DH prévus, 585 MDH sur 670 MDH prévus dans le domaine portuaire, 8,6 Mds de DH sur 18,5 Mds de DH prévus (eau et météo) pour le secteur de l’eau en plus de 6 Mds de DH pour le projet de transfert des eaux excédentaires du bassin hydraulique de Sebou vers celui de Bouregreg . « Tous ces projets ont été lancés dont la plupart ont été remportés », nous a affirmé Nizar Baraka.
Les autres départements ont également lancé des appels d’offre pour ne citer que l’Agence nationale des ports, les autoroutes du Maroc ou encore l’Agence nationale des équipements publics qui, elle, a lancé un appel d’offre de 7 Mds de DH contre 10,2 Mds de DH prévus.
Renforcement du cadre réglementaire oblige
Cela dit, l’efficacité et l’efficience requises dans l’exécution des marchés publics requièrent le renforcement du cadre réglementaire notamment pour améliorer les délais de réalisation des projets ainsi que leur conformité aux cahiers des charges.
Rappelons qu’en attendant la réforme globale de la commande publique, le manque à gagner pour le Maroc serait de 25% soit environ 57,5 Mds de DH en 2021 et 61,25 Mds de DH en 2022. D’où l’impératif d’accélérer la mise en place de la réforme ainsi que des meilleures pratiques assorties d’objectifs quantifiables.
Parmi les principales mesures adoptées, la révision du décret des marchés publics. Tant attendu, ledit décret a fini par être adopté le 29 décembre par le Conseil de gouvernement. Ce décret, rappelons-le, vise à atteindre un ensemble d’objectifs notamment l’adoption d’un référentiel unique régissant la passation des marchés publics pour le compte de l’Etat, des établissements publics, ainsi que des collectivités territoriales et des personnes morales de droit public conformément à la législation et à la réglementation en vigueur, et ce pour garantir une vision plus claire pour les acteurs économiques et renforcer le principe de la préférence nationale, en tenant compte des engagements du Royaume en matière de partenariat stratégique et des accords de libre-échange.