Chaque début d’année, les opérateurs économiques retiennent leur souffle et croisent les doigts parce ce que souvent les premiers évènements sont déterminants et drivent la croissance économique. 2020 ne déroge pas à la règle. Elle s’annonce tumultueuse même pour les économies développées. Au moment où le Brexit tire à sa fin et la guerre sino-américaine s’estompe, les prévisionnistes jonglaient avec les élections américaines avant que la pandémie liée au coronavirus déclenchée en Chine ne se propage comme une traînée de poudre aux quatre coins du monde. Sa propagation attise la crainte de l’effet papillon d’une économie chinoise qui tourne au ralenti. Avec la mondialisation et l’interdépendance des économies, quand la chine éternue, le monde tremble.
L’atelier du monde est quasi à l’arrêt et la planète est suspendue à l’évolution de l’épidémie de coronavirus. Jusqu’aux économies développées, qui s’inquiètent à juste titre.
En Suisse, avec la propagation de la pneumonie virale et un marché chinois au ralenti, les enseignes horlogères sont directement impactées. « C’est l’effet papillon… quand les ventes de montres de luxe sont au point mort, beaucoup de boutiques ayant baissé le rideau en Chine, les conséquences ne tardent pas à arriver chez nous », confirme le salarié d’une horlogerie Suisse. Les exemples sont légion et ne se limitent pas à l’horlogerie.
Quid de notre économie ? Chez nous, avec une pluviométrie qui n’est pas au rendez-vous et une campagne agricole fortement compromise, il ne faut pas trop tabler sur les activités non-agricoles qui seraient certainement impactées par la pandémie. Tout récemment et depuis l’annonce du Premier cas de coronavirus au Maroc, des Salons d’une extrême importance pour l’économie pour ne citer que celui de l’Agriculture ont été reportés sin die.
Autre secteur important pour l’économie marocaine est celui du tourisme qui risque d’être affecté par la propagation de la pandémie. Dans une ville touristique par excellence comme Marrakech, des hôteliers broient du noir à cause des annulations qui se comptent par milliers. Le cas de Marrakech n’est pas isolé et l’épée de Damoclès plane sur d’autres villes touristiques du Royaume. Si la situation persiste les chiffres pourraient être démultipliés et l’impact s’avérerait signifiant pour notre économie.
Aussi, faut-il s’attendre à une baisse des recettes des MRE pour des raisons liées également à la dégradation de la conjoncture économique dans les pays d’accueil. Autant de secteurs qui se matérialisent pas des indicateurs en forte régression et qui plomberaient une balance des paiements structurellement déficitaire.
D’aucuns plus optimistes préfèrent voir la moitié pleine du verre en surfant sur la vague de la dynamique économique qui sera enclenchée dans des branches pharmaceutiques, dans le commerce électronique… Combien même, ces secteurs se porteraient bien, ils ne pourraient compenser les pertes essuyées dans les autres secteurs. Wait and see !
Voir également : Ludovic Subran prévoit un taux de croissance économique au Maroc de 2%