Une nouvelle entité devrait voir le jour prochainement en faveur d’une action plus efficience en faveur de la TPME et la PME. La fusion de la CCG et Maroc PME est donc plus qu’inévitable. Précisions.
Plus que jamais, et à cause de cette crise imprévue et dévastatrice, les PME et les TPME doivent être au cœur des politiques publiques. Car sans les 95% du tissu économique qu’elles constituent, le train de la croissance risque de ne pas prendre de la vitesse.
La relance pour ces entreprises déjà fragilisées bien avant la crise ne sera pas une mince affaire. Beaucoup devront mettre la clé sous le paillasson et renoncer à leur projet. A-t-on réellement pensé à cette frange de l’écosystème économique afin qu’elle puisse démarrer les moteurs de l’activité économique et espérer une sortie de crise ?
Certes il existe des entités dont la première mission est d’accompagner les TPME et PME notamment la CCG et Maroc PME qui seront amenées à jouer un rôle important dans la prochaine étape.
Toutefois, plusieurs questions se posent sur l’efficience de l’action de ses deux entités. Nous avions déjà annoncé en décembre 2019 la perspective de fusion entre la Caisse centrale de Garantie (CCG) et Maroc PME (anciennemment ANPME) pour appuyer l’action en faveur des entreprises en identifiant un acteur unique au lieu d’une multiplicité d’acteurs aux actions diverses et disparates.
Six mois plus tard, le directeur de la Direction des établissements et Entreprises Publics et de la Privatisation (DEPP) a confirmé indirectement ladite information lors d’une rencontre organisée par l’Ordre des experts-comptables en affirmant qu’il y aura d’emblée une nouvelle entité.
« Il y a une réflexion de fond sur le travail de l’actuel de la CCG et de Maroc PME pour avoir un meilleur opérateur plus efficace en faveur la PME », a précisé Abderrahmane Semmar.
L’idée est de réunir les deux entités en une seule et de la mettre sous la tutelle d’un seul ministère en l’occurrence celui des Finances. Rappelons que la CCG est aujourd’hui sous la coupole des Finances tandis que Maroc PME est sous celle du ministère de l’Industrie.
Aujourd’hui et dans le contexte actuel de morosité et d’incertitude, il est plus que jamais nécessaire d’optimiser les ressources, de mieux cibler les mécanismes de soutiens, d’assurer cohérence et continuité de l’action de l’Etat en faveur des entreprises et surtout d’améliorer la gouvernance des entités d’accompagnement. C’est dans cette optique que s’inscrit, en partie, la réforme institutionnelle de la CCG dont le texte est prêt et sera présenté incessamment avec le projet de Loi de Finances rectificative, a affirmé le directeur de la DEPP.
Si fusion il y a, elle sera annoncée dans les prochains jours.
En attendant, les TMPE nourrissent l’espoir de mesures mieux ciblées pour les aider réellement à se relever et à mieux négocier la phase post-Covid. Elles attendent également que les discours se traduisent réellement sur le terrain, ce qui n’est pas le cas actuellement d’après le président de Président de la Confédération marocaine de TPE-PME. Dans une interview accordée à EcoActu.ma, Abdellah El Fergui avait dénoncé le fait que l’Etat a plus accompagné et soutenu les grandes et moyennes entreprises pendant cette crise qu’il n’a été au chevet des TPE-PME.
« Malheureusement au Maroc, il y a beaucoup d’effet d’annonce et très peu de concret. Il est temps de créer une banque d’Etat pour les TPE. Il est aussi temps que la TPE prenne la place qu’elle mérite au sein des supers ministères. Il est temps d’appliquer les orientations de SM le Roi Mohammed VI. Nous avons encore le temps pour sauver le soldat TPE », avait-il martelé.
Cela dit, la DEPP travaille sur deux chantiers importants pour accompagner cette frange du tissu économique. Le premier concerne le Small business Act, dont l’objectif, rappelons-le, est d’améliorer l’efficacité des différents instruments et mécanismes de soutien aux start-up et aux TPME, et qui sera, d’après A. Semmar accéléré par le Covid. « A ce moment nous allons avoir une véritable stratégie de développement de la TPE et la PME », a-t-il précisé.
Le deuxième chantier est celui de la refonte de la Charte de l’investissement qui a pris du retard à voir le jour.