Dans trois semaines, voire même avant, le nom du repreneur sera dévoilé. Il est d’ailleurs convenu d’un troisième développement beaucoup plus important dont MHE garde soigneusement le secret. Mais ça ne saurait tarder vu que ces projets figurent dans l’opération de la cession.
Depuis l’annonce de la cession des actifs de Bombardier au Maroc, le monde de l’industrie est en pleine effervescence. Des rumeurs folles ont circulé concernant les motifs du départ de l’un des premiers constructeurs aéronautiques après Boeing au Maroc. Alors pour tirer les choses au clair, Moulay Hafid Elalamy ministre de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et l’Economie Numérique a tenu ce lundi 6 mai un point de presse. Devait être présent également à cette conférence le Vice-Président de Bombardier Maroc, Stephen Orr qui certes s’est présenté au lieu de la tenue de la conférence mais sans y prendre part en raison des clauses de confidentialité, a tenu à préciser le ministre.
Ce dernier s’est donc chargé seul d’étayer le contexte de cette cession en apportant des éclairages sur cette opération qui se veut stratégique pour le géant canadien de l’aéronautique.
Le ministre a affirmé que l’opération de cession ne va pas toucher les intérêts du Maroc. Une clause du contrat liant le Maroc à Bombardier stipule que le repreneur devra honorer les engagements sur lesquels le groupe s’est engagé initialement notamment en matière de création d’emplois, d’investissements… Si ce n’est pas le cas, l’opération de cession sera frappée de nullité, martèle le ministre.
D’après MHE, ce retrait est motivé par le souhait de Bombardier de se recentrer sur son métier de base comme cela a été le cas de Airbus et Boeing qui aujourd’hui sous-traitent une grande partie de leurs activités.
Il corrobore ses propos par l’exemple de Boeing qui aujourd’hui sous-traite 60% de son activité. En opérant de la sorte, les avionneurs deviennent des intégrateurs et non pas de producteurs des parties d’avions. Ils sous-traitent la majorité de ce dont ils ont besoin pour fabriquer leurs avions. Ils font de la R&D, de l’assemblage et sous-traitent une grande partie de leurs activités.
Un appel d’offres regroupant les deux usines a été lancé, précise-t-on. Il est fait en sorte que le repreneur achète les deux usines celle de Belfast en Ireland (3.500 emplois) et au Maroc (400 emplois) (liste des leaders de la sous-traitance aéronautique dont Airbus et Spirit). Le suspense autour du futur repreneur ne va pas trop durer. Les négociations sont en cours pour conclure cette opération d’envergure. Le ministre a annoncé que dans trois semaines, voire même avant, le nom du repreneur sera dévoilé.
Le Maroc changera d’actionnaire et passera de Bombardier au sous-traitant de Bombardier qui sera connu incessamment. « Il y a des sous-traitants qui sont plus importants que Bombardier (faisant allusion au géant américain Spirit) », rassure le ministre. Et d’ajouter : « La plateforme Maroc est la plus compétitive que Bombardier ait dans son patrimoine. L’objectif est de développer cette plateforme ».
En effet, le ministre ainsi que Hamid Benbrahim El-Andaloussi, président du GIMAS (Groupement des industries marocaines aéronautiques et spatiales) se sont accordés sur le fait que cette cession est une opportunité pour le développement du secteur aéronautique marocain.
Même s’il n’est pas encore habilité à communiquer certaines informations sur le développement de Bombardier au Maroc et qui étaient au cœur des discussions entre MHE et le Président de l’Aéronautique et celui de Bombardier au Canada (il y a 2 semaines), le ministre a donné plus ou moins des flashs.
« Lors de cette rencontre, nous avons convenu d’un troisième développement beaucoup plus important dont je ne peux parler aujourd’hui. Mais ça ne saurait tarder vu que ces projets figurent dans l’opération de cession. Dans quelques jours, le cahier des charges sera dévoilé », a annoncé le ministre.
Et d’ajouter que dans cette opération, le Maroc est gagnant puisque non seulement il garde ce qu’il a mais en plus il développe des nacelles qui sont déjà signées ainsi que d’autres projets que le ministre n’a pas souhaité divulguer. Quant aux projets de nacelles, le ministre fait référence à un grand projet qui a été signé entre Belfast et le Maroc pour la construction des parties qui recouvrent le réacteur.