Les résultats affichés par CIH Bank à fin 2018 sont en ligne avec le plan de développement 2016-2020. Le RNPG a affiché une hausse de 4,4% s’établissant à 455 MDH. Le coût du risque consolidé s’est établi à 219 MDH.
Le vendredi 22 février a été la dernière sortie médiatique d’Ahmed Rahhou en tant que PDG de CIH Bank pour la présentation des réalisations financières au titre de l’année 2018. Il faut reconnaître au président, nommé le 2 février ambassadeur du Maroc auprès de l’Union européenne, qu’il a bien réussi à réinitialiser les compteurs et mettre la banque sur les rails de la croissance. Les performances affichées aujourd’hui sont d’ailleurs en ligne avec le plan de développement 2016-2020.
Devant une salle archicomble, le président a souhaité, contrairement aux éditions précédentes et avant de parler proprement dit des chiffres, entamer la rencontre par un film institutionnel qui retrace le panorama des différentes innovations présentes et à venir de la banque qui ont pour principal credo la satisfaction et la simplification de la vie du client aussi bien particulier que corporate. Ledit film permet également de rendre hommage à ces jeunes entrepreneurs qui ont contribué à ces différentes offres et innovations initiées par la banque et mettre ainsi des visages sur des concepts. A ce titre Rahhou a tenu à partager avec la salle que ces jeunes pousses mettent leurs solutions au service d’autres opérateurs. La banque veille également à ce qu’ils exportent leurs solutions à l’étranger.
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Deux chiffres-clé résument les réalisations de la banque en matière d’innovations : 75% des virements se font en ligne et 60% des clients utilisent l’application de CIH Bank pour leurs opérations courantes.
Parmi les principales innovations de l’exercice 2019, on peut citer Ecert pour les commerçants permettant de sécuriser les chèques, le paiement mobile à l’étranger, le changement d’agence en ligne par le biais de CIH mobile, l’ouverture quasiment gratuite de compte, le virement interbancaire instantané aujourd’hui avec CFG Bank mais qui peut se généraliser par la suite à d’autres banques… et la liste est loin d’être exhaustive.
Aussi est-il important de rappeler que l’exercice 2018 a été empreint de plusieurs faits marquants. La banque a émis un emprunt obligataire de 1 Md de DH souscrit plus de 10 fois et un autre obligataire subordonné perpétuel de 500 MDH. CIH Bank a élargi son réseau bancaire de 16 nouvelles agences le portant à 283 agences. 2018 a été également l’année du lancement de la première agence mobile et de la solution mobile «WE PAY». Le management de la banque s’est également évertué à élargir la gamme de produits avec le lancement de « Club Sayidati » et « Sayidati Pro », produits dédiés aux femmes. 2018 est considérée comme étant l’année de déploiement de la norme IFRS 9.
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Les résultats remarquables de Sofac
Côté indicateurs : Il ressort que les dépôts clientèle se sont établis à 37 Mds de DH à fin 2018, soit une hausse de 16% par rapport à 2017. «Cette hausse résulte de la conjugaison d’une progression de 10,2% des dépôts à vue et de 36,6% des dépôts à terme, essentiellement composés de dépôts particuliers», explique Lotfi Sekkat, Directeur Général délégué de CIH Bank.
Les crédits clientèle ont atteint 47,4 Mds de DH en hausse de 17,4% par rapport à 2017. Si l’on exclut l’immobilier, les crédits clientèle ont augmenté de 44,5% soit 18,2 Mds de DH et représentent 41,2% du total des crédits à la clientèle contre 35,5% en décembre 2017. «C’est pour dire que la banque est dans une optique de diversification des encours et se concentre moins sur l’immobilier qu’auparavant. Globalement, CIH Bank a fait mieux que le marché», annonce L. Sekkat.
Le PNB consolidé s’apprécie de 10,5% par rapport à décembre 2017 et s’établit à 2.249 MDH, sous l’effet de la marge nette d’intérêt (MNI) de 5,3% ainsi que de l’appréciation du résultat des opérations de marché de 111%.
En social, la MNI et le PNB de CIH Bank évoluent respectivement de 5,9% et de 9,3%.
En ce qui concerne le coût du risque consolidé, force est de constater que la hausse a été importante passant de 58,1 MDH à 219 MDH en 2018. Cette variation résulte de l’évolution du coût du risque en social de CIH Bank, qui s’établit à 224 MDH contre 50 MDH en 2017. Toutefois en chiffres consolidés, le taux du coût du risque s’établit à 0,45% restant dans les normes du marché, rassure le management de la banque.
Le Résultat Net Part du Groupe ressort pour sa part à 455 MDH en décembre 2018 en progression de 4,4% par rapport à l’exercice précédent avec la contribution favorable des différentes filiales à l’exception de Umnia Bank qui a participé négativement. Le Résultat Net Social de CIH Bank a progressé de 0,3% à 447 MDH. Quant à Sofac, filiale crédit à la consommation elle a affiché un résultat net de 105,2 MDH en hausse de 30,5% par rapport à l’exercice précédent. Un résultat tiré essentiellement par le crédit automobile qui a progressé de plus de 12% à fin 2018, une année de Salon.
Après avoir arrêté les comptes au 31 décembre 2018, le Conseil d’administration a décidé d’une augmentation de capital d’un montant de 500 MDH. Le Conseil a également approuvé la distribution d’un dividende ordinaire de 14 DH/action, payable à compter du 2 juillet 2019.
Encadré : Les explications de A. Rahhou sur l’augmentation du capital et le risque
« En ce qui concerne l’augmentation de capital de 500 MDH, il faut savoir qu’au niveau des fonds propres, il y a trois niveaux réglementaires. Le management les surveille de près pour que la banque ne soit pas en manque de fonds propres réglementaires exigibles et pour qu’il n’y ait pas un frein au développement de la banque occasionné par des fonds propres quelque que ce soit leur nature. On n’est pas pressé pour les 500 MDH quivont être injectés d’ici septembre très probablement et qui vont permettre la distribution de crédits sans aucune contrainte. L’objectif de l’augmentation est d’asseoir le développement de la banque aussi bien sur le plan interne qu’externe. Et même de saisir une opportunité à l’international si jamais elle se présente. Pour ce qui est de risque en matière d’octroi de crédits, outre les provisions, il y a également les garanties. Ce qui permet un taux de récupération relativement satisfaisant. Cette année, la banque a préféré dans le cadre de nouvelles pratiques de couverture de risques de couvrir en termes de provisions certains dossiers qui peuvent être considérés comme douteux en termes de provisions pour être conforme à la nouvelle réglementation et à la norme IFRS 9. Le montant des provisions rapporté aux créances en souffrance est de 60%. En ce qui concerne la circulaire G19, la banque est prête et a procédé aux analyses nécessaires ».
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