Les réunions du Syndicat marocain de l’enseignement supérieur se succèdent à un rythme accéléré. La dernière en date du 2 février a de nouveau remis sur la table le cahier revendicatif des enseignants-chercheurs qui ne parvient pas à trouver un écho favorable auprès de la tutelle.
Le syndicat dénonce fortement l’approche adoptée par le ministre de l’enseignement supérieur Abdellatif Miraoui qui ignorerait les dispositions régissant le travail participatif responsable, selon un communiqué du SMASUP.
« Après que le fameux accord du 20 octobre a donné au ministre l’opportunité de décider du sort de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique et du statut des enseignants-chercheurs de manière unilatérale, excluant tout autre interlocuteur, le bureau national du syndicat dénonce la légèreté, le rejet du dialogue et de la communication institutionnelle. Il fustige par ailleurs l’intransigeance du ministre à préparer de manière individuelle les textes de décrets et de lois, sans en informer les instances représentatives, qui vont hypothéquer l’enseignement supérieur et la recherche scientifique pendant deux décennies », apprend-on dans le communiqué publié par le syndicat à l’issue de la réunion.
Le SMASUP revient également sur le plan de réforme 2021 que le ministre n’a pas réalisé jusqu’à présent et qui regorge de dysfonctionnements dans sa gestion ne laissant pas de place aux enseignants-chercheurs de s’exprimer à son sujet.
L’adoption par le ministère d’une approche purement fragmentée dans la réforme du système d’enseignement supérieur, absence de toute évaluation interne ou externe du système éducatif actuel, manque de coordination avec l’enseignement pré-universitaire lors de la préparation du projet… autant de dysfonctionnements que le Syndicat pointe du doigt.
En conséquence, le Syndicat marocain de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique considère la politique de réforme de Abdellatif Miraoui comme une violation flagrante du principe de l’autonomie pédagogique de l’université qui lui est confiée par la loi 01.00 réglementant l’enseignement supérieur.
Cette violation s’illustre entre autres par le fait que le ministre prépare secrètement tous les documents liés au projet de réforme, et tente de l’imposer aux enseignants chercheurs sans aucune implication, ajoute le SMASUP.
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