Ecrit par Imane Bouhrara |
Le boom numérique, accentué par la pandémie, a eu une incidence favorable sur la transformation des usines vers l’industrie 4.0, dont 30% ont réussi leur mue en perspective d’enjeux de qualité, de compétitivité, d’efficience et de connectivité. Conjuguée à une industrie décarbonnée, l’industrie 4.0 permettrait au Maroc de suivre l’évolution fulgurante de l’industrie dans le monde et mieux intégrer les chaînes de valeurs mondiales.
À la fois obstacle et opportunité, la pandémie de la Covid-19 a accéléré la digitalisation de l’économie. Dans ce boom numérique, l’industrie marocaine est bien lotie pour assurer sa survie face aux chocs de la pandémie mais également pour hâter sa transformation dans une chaîne de valeur mondiale Nec plus ultra.
Un chiffre pour illustrer cette mutation : 30% des usines marocaines se sont transformées en usines dites 4.0, a assuré Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Economie verte et numérique, à l’ouverture de 2ème édition du business forum « Global Industry 4.0 Conférence », organisé par Industrie Du Maroc Magazine (IDM Mag).
L’événement organisé ce 27 janvier à l’université Euro-méditerranéenne de Fès traitait justement de comment l’industrie 4.0 se met-elle au service d’une économie résiliente. Surtout dans un contexte de pandémie qui a mis l’économie, mondiale et nationale, à rude épreuve.
Dans ce sens, le ministre souligne l’enjeu que représente désormais la digitalisation dans la transformation en profondeur de l’industrie au service d’une meilleure compétitivité, connectivité et innovation.
« Lorsque vous regardez des secteurs comme l’automobile, son évolution ne saurait se faire sans sa capacité d’avoir une industrie totalement connectée et qui soit en mesure de produire des véhicules à la pointe de la technologie et dont nous avons besoin », soutient Moulay Hafid Elalamy.
Pour le ministre, cette transformation de l’industrie se poursuit pour accompagner des besoins grandissants du citoyen qui veut disposer d’une capacité d’optimisation de son temps, ses investissements… et in fine une facilitation de vie que permet la digitalisation.
Bien évidemment, la pandémie n’a fait qu’accélérer cette prise de conscience de l’importance de ce chantier lancé depuis plusieurs années au Maroc et qui a contribué en partie à la résilience du pays. Aujourd’hui il s’agit de passer à la vitesse grand V d’autant que durant cette année de pandémie le Maroc a fait montre d’une grande capacité d’innovation, de digitalisation et d’adaptation, ajoute le ministre.
Sur ce dernier point, le ministre a affiché son satisfécit des exemples de succès comme ce fut le cas d’une entreprise d’agroalimentaire qui en plein pandémie et en raison justement de la pandémie, a opéré sa transformation en industrie 4.0 en faisant appel à l’ingénierie marocaine.
« S’il fallait le démonter une fois de plus notre capacité d’être partie prenante dans cette industrie 4.0, nous pouvons citer toute la démarche menée par l’ADD et l’OFPPT pour accompagner cette dynamique menée dans le cadre des orientations royales pour arrimer l’industrie marocaine à l’industrie mondiale au plus haut niveau de technologie », poursuit Moulay Hafid Elalamy.
C’est ce qui a poussé la tutelle à revoir en profondeur l’évolution des actions menées dans le secteur industriel.
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Bien évidemment, lorsqu’on parle de digitalisation dans le secteur industriel, il ne s’agit pas de créer un portail ou une application, encore moins une page sur les réseaux sociaux ou un groupe WhatsApp dans lequel on réunit tout le management.
Mais cette transformation est un réel tournant abrupte qui nécessite, en plus d’une vision claire, d’importants investissements, d’innovation quasiment propre à chaque secteur ou usine, de la sécurisation (puisqu’il s’agit de Data confidentielle et de procédés industriels propres à la chaîne de production), d’infrastructures télécoms, et de compétences digitales qui malheureusement ne sont pas très disponibles et disputées ay Maroc par d’autres pays.
Et ce sont autant de sujets débattus de la 2ème édition du business forum « « Global Industry 4.0 Conférence » et qui montrent que non seulement rien ne se fait en un claquement de doigts mais que cette digitalisation n’est une fin en soi ni une constance puisqu’elle évolue en ligne avec l’évolution des technologies qui elles suivent voire anticipent les besoins des marchés.
Ce sont là autant de défis qui se dressent face à cette ambition marocaine de ne pas louper la révolution industrielle 4.0 et en tout état de cause, le ministre a assuré que son département reste à l’écoute et à la disposition des opérateurs pour les accompagner dans cette transformation.
Par ailleurs, le ministre a conclu son intervention en assurant que le mariage entre l’industrie 4.0 et l’industrie décarbonnée, autre chantier en cours, permettra au Maroc d’être à la pointe de la compétitivité et à la pointe de la technologie et d’être en mesure de répondre à cette tectonique des plaques qui est en train de s’opérer à cause ou à grâce à la pandémie.