Face à un environnement fortement concurrentiel avec pour toile de fond des contraintes réglementaires, les résultats du groupe Maroc Telecom au titre de l’exercice 2022 seraient impactés. Le groupe fait face aussi à l’impact mécanique des hausses du taux directeur sur sa valorisation.
C’est ce que révèle la note récente de CDG Capital insight sur les perspectives du marché Action face à des enjeux systémiques.
Les analystes tablent ainsi sur la poursuite de la baisse du chiffre d’affaires du groupe Maroc Télécom de 1,1 % à 35,4 Mds de DH. « Par ailleurs, nous prévoyons une baisse de 21,4% du résultat opérationnel pour s’établir à 9,1 Mds de DH à fin 2022e, tenant compte du montant de l’amende de 2,45 Mds de DH », annoncent-ils. Au final, le RNPG devrait s’établir à 2,9 Mds de DH tenant compte d’un montant de 600 MDH du contrôle fiscal, soit une marge nette de 8,2%.
Ceci traduit selon eux les différents enjeux auxquels le groupe fait face sans oublier l’impact mécanique des hausses du taux directeur sur la valorisation.
Et d’enchaîner : « Après cette forte baisse, la valeur se négocie actuellement à 30,1x sa capacité bénéficiaire en 2022e. Retraité des montants de l’amende et du contrôle fiscal, le ratio PE ressort à 14,7x, soit un niveau inférieur par rapport à sa moyenne historique sur les dix dernières années de 16,9x, hors effet taux ».
Sur la base du modèle DCF, CDG Capital Insight a revu à la baisse son cours cible à 100 DH par action contre 126 DH, publié en Juillet 2022. Cette différence provient essentiellement de l’impact des deux hausses des taux sur la valorisation du groupe.
Sur les segments Fixe et internet filaire, l’opérateur Maroc télécom continue de conserver le quasi-monopole, en dépit de la décision du régulateur d’instaurer le dégroupage des réseaux Internet fixes. Il s’agit de permettre aux concurrents de Maroc Télécom de louer les infrastructures de l’opérateur historique afin de commercialiser leurs propres offres ADSL.
Mais il faut tout de même noter une montée en puissance du groupe Orange sur le segment internet filaire avec notamment le développement de sa fibre optique. La part de marché de ce dernier est passée de 0,4% à fin 2018 à 17% au T3 2021.
Sur le marché du mobile, l’’environnement fortement concurrentiel que connait le secteur au Maroc ainsi que la baisse des terminaisons d’appels instaurés par l’Agence Nationale de Réglementation des Télécommunications (ANRT) contribuent au recul des prix de la communication. Le prix à la minute est passé de 0,21 DH en moyenne en 2020 à 0,198 DH au T3 2021, soit un repli de 3,4%.
Suite à la dernière baisse des terminaisons d’appel appliquée en avril 2022e, il est envisagé pour cette année une poursuite de la baisse des prix et une quasi- stabilité pour l’année 2023e.
S’agissant des filiales subsahariennes, les contraintes réglementaires notamment la baisse des terminaisons d’appel conjuguées aux pressions inflationnistes devraient freiner l’évolution du chiffre d’affaires à l’international.
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