Le 9 octobre 2019, Abdelmoula Abdelmoumni, président de la Mutuelle générale du personnel des administrations publiques (MGPAP), a été déchu de son trône. Le gouvernement avait placé sous tutelle indépendante l’une des plus grandes mutuelles du pays et la plus polémique.
Ainsi il avait été décidé de confier les pouvoirs dévolus au Conseil d’administration de la MGPAP à quatre administrateurs provisoires, suite aux cas d’irrégularités graves constatés dans le fonctionnement de cet organisme.
Rappelons que le rapport accablant de l’ACAPS, que EcoActu.ma avait dévoilé en exclusivité, révèle des dysfonctionnements graves.
Les administrateurs provisoires devaient organiser de nouvelles élections dans un délai de trois mois et de veiller au fonctionnement normal de la Mutuelle jusqu’à l’installation de nouvelles structures, tout en assurant la pérennité des prestations aux adhérents et leurs ayants-droit. Sauf que ce délai n’a pas été suffisant pour tenir les élections ni réunir les conditions requises d’ailleurs.
Ainsi le ministère du Travail et de l’Intégration professionnelle a annoncé, ce vendredi 10 janvier, que conformément aux dispositions de l’article 26 du Dahir n°1.57.187 portant statut de la mutualité, les administrateurs provisoires, vont continuer à exercer leurs fonctions tout en veillant à ce que les services fournis aux abonnés et à leurs familles restent valables jusqu’à l’élection des nouveaux gestionnaires.
Le dossier de la mutuelle MGPAP qui a fait couler beaucoup d’encre ne sera pas bouclé pour sitôt. En effet, après la brigade de contrôle relevant de l’ACAPS, c’est autour de la BNPJ de s’emparer du dossier. Le Parquet vient d’ordonner l’ouverture d’une enquête sur l’affaire MGPAP suite à une plainte de l’association de protection des biens publics. Cette dernière soupçonne des dysfonctionnements budgétaires et d’infractions pouvant constituer un délit pénal.
Il faut dire que le rapport de l’ACAPS donne froid dans le dos. Pour donner un ordre de grandeur, rien que pour l’organisation des assemblées générales lors des exercices 2013 à 2018, la mutuelle a dépensé près de 18 MDH. Si ce n’est pas de la dilapidation des deniers publics, on se demande bien ce que ça peut être.