Les risques évoluent aussi bien sur le plan national qu’international. « Toutefois, très peu d’entreprises sont sensibilisées ou externalisent la gestion de certains risques auxquels elles sont exposées », regrette Aziz Derj, président de L’Association pour le management des risques et des assurances de l’entreprise.
EcoActu : L’Association organise le Forum international du Risk-management pour la cinquième année. Constatez-vous une prise de conscience des composantes du tissu économique des recommandations issues de vos précédentes éditions ?
Aziz Derj : En fait, nous essayons de sensibiliser les responsables des risques et des assurances sur l’évolution des risques, leurs présenter quelles sont les nouveautés, quelles sont les innovations… Il s’agit plus de les informer comment les risques évoluent aussi bien sur le plan national qu’international.
Au sein de notre association, nous assurons des formations spécifiques de manière à fournir les compétences nécessaires aux personnes travaillant sur les risques pour qu’elles puissent aider les dirigeants d’entreprises à mieux gérer les problématiques inhérentes.
Depuis 2008 à 2018, nous constatons une évolution des risques voire même une reconfiguration de la cartographie des risques. Toutefois, on remarque que dans un pareil contexte, les compagnies d’assurances n’innovent pas et ne conçoivent pas des produits adaptés à ces nouveaux risques ? Cela ne constitue-t-il pas un danger pour notre économie ?
En réalité, on trouve des offres de produits d’assurance au niveau international. Le problème se situe au niveau de la réglementation nationale qui ne suit pas ou qui ne donne pas la possibilité de développer ce type de produits d’assurance. D’une manière générale, les entreprises ne souscrivent qu’aux assurances obligatoires. Très peu d’entre elles sont sensibilisées ou externalisent la gestion de certains risques auxquels elles sont exposées. Et puis il faudrait que les courtiers d’assurance accompagnent les entreprises en les conseillant d’assurer tel ou tel risque. Il s’agit donc d’un écosystème qu’il faut prendre le temps de développer .
Il ne faut pas omettre que le taux de pénétration de l’assurance dans les entreprises est faible. Au-delà même des nouveaux risques ( Cyberattaque, catastrophes naturelles, terrorisme…), nombre d’entreprises n’assurent même pas les risques traditionnels tels que les incendies ou perte d’exploitation. Globalement, c’est encore embryonnaire.
La digitalisation est aujourd’hui plus qu’une réalité. Mais il faut dire qu’elle n’est pas exempte de risques ou de menaces. Comment faire en sorte pour transformer les menaces en opportunités ?
Il faut dire que la digitalisation est en elle-même une opportunité parce qu’elle permet une accélération de traitement des données, d’avoir des éléments de prise de décision très rapides, plus de connaissances… le problème, c’est comment utilise-on toutes ces données. Surtout lorsqu’il y a un accès de gens souhaitant attaquer le système ou prendre des données importantes.
D’où l’opportunité pour développer de nouvelles protections technologiques et organisations pour protéger les données. Cela permet de développer les logiciels, la technologie et même la réglementation. Nous avons la loi 09-08 relative à la protection des données personnelles qui est très liée à l’informatique. Cette loi oblige les entreprises à être vigilantes et à mieux gérer leurs données.