Le PLF 2021 doit instaurer les bases d’une économie plus résiliente et compétitive afin de redonner confiance aux chefs d’entreprise.
Sans doute cette pandémie qui sème depuis des mois la crainte, l’impuissance, l’incertitude, la colère…, va marquer considérablement cette rentrée économique 2020-2021. Après 7 mois de pandémie, on s’est rendu compte que la crise est tout sauf passagère et risque de durer dans le temps. Nous sommes loin des prévisions les plus optimistes qui tablaient sur un retour à la normale dès septembre.
Le ton est donné. Il est important de s’adapter à ce nouveau contexte et revoir toutes nos cartes. C’est le mot d’ordre de la réunion tenue par la CGEM ce mercredi 9 septembre relative à la rentrée économique 2020-2021. « Avant, on pensait que le virus allait être saisonnier, aujourd’hui nous n’avons d’autres choix que d’apprendre à vivre avec. Il y a un changement d’état d’esprit à opérer en passant d’une stratégie défensive à une stratégie offensive », a déclaré le Président du Patronat Chakib Alj à l’ouverture de ce rendez-vous annuel. C’est désormais avec un nouvel œil que les acteurs économiques doivent se projeter dans l’avenir.
Relance, financement, dialogue social, délais de paiement, informel…, telles sont les priorités du patronat pour cette rentrée économique particulière. Malgré la pandémie, la CGEM ne baisse pas les bras et appelle tous les acteurs à renouer avec l’élan de mobilisation et solidarité pour affronter un avenir incertain. C’est dans cette optique que la CGEM a sollicité le Chef du gouvernement pour une réunion afin de faire avancer les chantiers qui urgent.
Parmi ces chantiers le projet de loi de finances 2021 sur lequel travaille le Patronat. « Ce projet doit instaurer les bases d’une économie plus résiliente et compétitive afin de redonner confiance aux chefs d’entreprises », a souligné Chakib Alj.
Pour la CGEM 5 axes doivent structurer ce projet à savoir :
- préserver le tissu productif et améliorer la compétitivité de l’entreprise marocaine en révisant les démarches et dispositifs fiscaux et douaniers qui entravent son développement et sa compétitivité ;
- encourager la préférence nationale en donnant un corps aux démarches techniques et commerciales ;
- orienter le système de taxation sur l’acte de consommer en allégeant voire supprimant toute taxation qui porte sur la valeur créée par l’entreprise ;
- intégrer la dimension sociale dans le PLF2021 ;
- maintenir la commande publique à des niveaux très élevés.
Telles sont les recommandations du patronat pour le PLF2021 qui doit prendre en compte la nouvelle donne marquée par la pandémie avec pour corollaire la récession économique et par le manque de visibilité.
La reprise ne sera pas facile encore moins la préservation des emplois qui au fil des jours, des semaines et des mois, s’annonce de plus en plus compliquée. Au vu de la conjoncture incertaine, le dispositif d’accompagnement prévu par le gouvernement notamment les prêts de garantie semble insuffisant. Les entreprises ont besoin de fonds propres pour démarrer au risque de se voir asphyxiées par les dettes.
La CGEM dit être en attente du plan de soutien par les fonds propres et les fonds de relance sectoriels comme annoncé par SM le Roi à savoir le fonds d’investissement stratégique qui permettra une relance effective de l’économie.
En effet, hormis le secteur du tourisme qui a pu avoir son plan de relance, les autres secteurs, aussi impactés par la crise, sont toujours dans l’attente pour ne citer que les secteurs textile, restauration, commerce, événementiel…
C’est dire que la grande partie du tissu économique (95% de TPE et PME) passent par une situation difficile.
Face à cette conjoncture aussi morose, la CGEM appelle le gouvernement à activer l’indemnité perte d’emploi (IPE) pour une durée de 6 mois pour tous ses secteurs. Une revendication qui risque de ne pas aboutir étant donné, comme déjà clarifié par Ecoactu.ma, ladite indemnité ne pourra pas répondre aux milliers de demandes puisqu’elle n’a pas été dimensionnée pour un tel besoin.
Aussi le Patronat appelle à la libération de l’économie des freins qui la bloquent actuellement et faire sauter les verrous qui la bloquaient même avant la pandémie comme l’informel, les délais de paiement, les lourdeurs administratives…
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